Big Guy The Big Guy and Rusty le garçon…

L e rêve ultime de l'Homme est sur le point de devenir réalité. Des chercheurs japonais, dans leur laboratoire au sommet d'un gratte-ciel interminable, sont à deux doigts de créer la vie ! Mais très vite, leur expérience leur échappe et devient incontrôlable avant même de savoir ce que c'est, ils doivent essayer de sauver leurs vies. Car la bête n'a qu'une idée en tête, détruire le monde et l'espèce humaine. Qui pourra l'arrêter ?

C'est en 1995 que Franck Miller et Geof Darrow se retrouvent et donnent naissance à deux épisodes de Big Guy and Rusty the boy robot. Glénat publie ici l'histoire complète, augmentée d'un chapitre inédit datant de 2016, et auréolée une nouvelle colorisation de Dave Stewart (Claude Legris officiait à l'origine) dans un format légèrement agrandi.

Les créateurs de Hard Boiled ont imaginé une histoire ultra classique - pour ne pas dire simpliste - dans laquelle des savants sont dépassées par la bête qu'ils ont engendré. Alors que celle-ci détruit tout sur son passage, ils doivent faire appel à un héros au cœur aussi pur que ses pouvoirs sont grands qui, bien entendu, sauvera le monde. Rien d'emballant donc, pourtant, le tout se lit avec facilité et un sourire aux coins des lèvres. C'est kistch, gratuit, téléphoné, plein de facilité et - Franck Miller oblige - d'un peu de propagande pour les USA « sauveurs de toute la planète » qui fleure bon les 90's. Mais ces aventures sont aussi un hommage à la culture manga, animes ou papiers, avec des clins d'œil plus ou moins appuyés et des inspirations visibles telles qu'Astro Boy ou les Kaïju (le premier qui vient étant évidemment Godzilla). La seconde histoire, plus anecdotique, use de la caricature américaine (la plage, les corps tatoués, l'alcool) avec divers degrés de finesse mais offre le plaisir de retrouver le binôme aux manettes et d'avoir un aperçu de ce que la série aurait donné si elle avait perduré un peu.

Geof Darrow et Dave Stewart officient sur la partie graphique. Le premier fait dans l'efficace : un dessin fin, détaillé pour les personnages et sans fioriture sur les décors des gros plans, ultra lisible et un découpage très clair. Le second (a posteriori donc) donne une ambiance particulière et opte pour une nouvelle teinte à plusieurs éléments tout en soulignant l'élégance du trait de son aîné. Enfin, le soin apporté au lettrage évite à la lecture des nombreuses et longues phylactères d'être fastidieuse.

Retrouver Big Guy and Rusty the boy robot dans cette jolie édition ravira les fans du duo tout autant qu'elle comblera les amateurs de série B avec monstres et de combats. Sans être au niveau des classiques des auteurs, cet album offre un bon divertissement « pop-corn » aux accents « old school ».

Moyenne des chroniqueurs
6.0