Médicis 2. Laurent le Magnifique - De père…

A près Cosme, le grand-père, qui a donné le pouvoir aux Médicis, Pierre, le père, qui s’est révélé être un grand diplomate malgré un règne de seulement cinq ans, c'est au tour de Laurent de prendre la direction des affaires à vingt ans à peine. Malgré une puissance financière en déclin, il compte bien faire savoir à l’Italie tout entière, et en particulier au Pape qui lorgne sur la Toscane, qu’il est le seigneur de Florence. Loin de la discrétion de ses aïeux, le jeune homme entend s’imposer par la force.

Après une ouverture réussie, ce second chapitre de la saga des Médicis s’avère tout aussi intéressant. Pour conter une vie aussi riche en événements, Olivier Péru est bien entendu contraint de faire des choix. Il focalise son récit sur la première moitié du règne de Laurent le Magnifique, période des plus mouvementées qui faillit mal se terminer pour lui. L’approche frontale de la politique par ce descendant de banquiers lui confère des ennemis puissants bien décidés à jeter à terre cette famille de parvenus. Le scénariste s’inscrit dans la grande histoire pour composer la sienne, esquissant un portrait réaliste d’un homme capable d’utiliser la violence pour arriver à ses fins tout en faisant preuve d’un habile sens tactique.

Si la narration est solide et efficace, le dessin d’Eduard Torrents n’est pas en reste. Toutefois, son style est plus sec que celui de Giovanni Lorusso (qui œuvre sur le tome 1) et peine à dégager la chaleur propice à une pleine immersion. La faute à quelques approximations sur les visages et les silhouettes et, surtout, à des décors beaucoup moins évocateurs. Le dessinateur n’est également pas avantagé par une colorisation qui manque de lumière et d’éclat.

En dépit de cette réserve, il n’en demeure pas moins que cette vulgarisation de l’histoire de cette dynastie qui aura tant marqué son époque se poursuit de manière agréable, mixant habilement divertissement et connaissances.

Moyenne des chroniqueurs
6.0