Les guerriers de Dieu 2. Les Pendus d'Amboise

M ilieu du XVIIe siècle. Les escarmouches se multiplient entre les clans catholiques et protestants. Plusieurs sont prêts à courir de grands risques pour défendre leurs idéaux religieux mais, pour la plupart, c’est avant tout un outil politique. La chronique reprend où elle avait laissé ses lecteurs à la fin du premier chapitre. Après un mariage synonyme d’ascenseur social, le gentilhomme Arnaud de Boissac se range avec les papistes, mais a toujours de la sympathie pour les réformistes. Dès lors qu’Henri II décède, son jeune fils, François II, dirige le royaume ; âgé d’à peine une quinzaine d’années, il est épaulé par le duc François de Guise, lequel profite de cette position pour accentuer la chasse aux hérétiques. Face à une Eglise répressive, les opposants continuent néanmoins de faire des gains, et pas seulement chez les roturiers.

Le scénario, bien documenté et crédible, est un peu alambiqué et il est assez facile de se perdre entre les nombreux intervenants aux motivations douteuses et les différentes sphères de pouvoir et d’influence. Avoir en tête son Histoire de France n’est pas inutile… à moins de tout simplement se laisser porter par le récit d’aventures signé Philippe Richelle. Dans ce deuxième tome de la trilogie, Les guerriers de Dieu, il poursuit son exploration d’une époque trouble au cours de laquelle on n’hésite pas à exécuter son prochain au nom d’une divinité pourtant sensée être infiniment bonne. Autres temps… mêmes mœurs. Le personnage d’Arnaud, habité par la tradition, mais ouvert au changement, est de loin le plus intéressant, si bien que le bouquineur s’identifie à ce héros qui accompagne le feuilleton.

Sage et efficace, le dessin de Pierre Wachs, est de très belle facture. L’illustrateur maîtrise l’art de dépeindre les scènes d’action, les décors sont généralement soignés et les animaux bien représentés. Le seul véritable point faible est le rendu de certains visages, un peu figés et affichant des airs peu naturels. La colorisation est également réussie, particulièrement les épisodes nocturnes en demi-teintes.

Un bon travail, un peu académique, sur les préludes à la guerre des religions, bien transposé dans une œuvre de fiction.

Moyenne des chroniqueurs
6.0