Le fulgur 1. Au fond du gouffre

1907, canal du Yucatan. Un navire rempli de plusieurs tonnes d’or est pris dans une terrible tempête et sombre par quatre mille mètres de fond. Trois ans plus tard, un riche homme d’affaires américain organise une expédition pour récupérer le trésor. Pour parvenir à ses fins, il bénéficie de la science du professeur Claudian, savant avant-gardiste décrié par ses pairs, qui a construit un sous-marin révolutionnaire capable de résister aux pressions des grands fonds. La descente est un succès jusqu'à ce que le lien avec le bateau de surface soit rompu. L’équipe est alors propulsée dans un périple aux frontières du réel.

Christophe Bec est un habitué des hauts fonds (Carthago, Sanctuaire), mais cette fois, il n’est pas question d’anticipation ou de mythologie : embarquement pour une plongée dans l’imaginaire du début du vingtième siècle via l’adaptation d’une œuvre de Paul de Sémant. Les amateurs de Jules Verne et de William H. Hodgson seront en terrain connu avec ce récit qui plonge une bande d’aventuriers dans les profondeurs de la Terre et de la mer. Encore une fois à l’aise pour créer des atmosphères pesantes, le scénariste déroule une aventure classique mais plaisante (un brin bavarde tout de même), dosant parfaitement les temps calmes et les phases plus agitées.

Loin du dessin réaliste qui accompagne bien souvent les œuvres de l’auteur tarnais, le trait de Dejan Nenadov s’attache à être évocateur pour rendre compte de l’atmosphère oppressante et des émotions qui traversent les protagonistes. Il y parvient plutôt bien, aidé en cela par la colorisation de Tanja Cinna.

Ceux qui ne sont pas allergiques au fantastique suranné trouveront ici une aventure bien construite et mise en images propre à offrir un agréable divertissement.

Moyenne des chroniqueurs
6.0