La guerre des mondes (Dobbs/Cifuentes) 2. La Guerre des mondes 2/2

L a déferlante martienne se poursuit. Après les petites villes, c'est Londres qui se trouve submergée. Dans les airs, sur terre ou sur l'eau, personne n'est à l'abri ! le choc est sévère et la terreur en conséquence. Les autorités, débordées, se font balayer comme de vulgaires insectes et la population n'a plus le choix : c'est chacun pour soi. De son côté, l'assistant du Professeur Ogivly s'est réfugié dans la maison d'un prêtre qui n'a de cesse d'invoquer le nom du Seigneur, en vain. Lorsque les fumées noires toxiques laissées dans le sillage des extraterrestres se sont dissipées, ils décident de regagner Leatherhead en espérant y retrouver l'épouse du jeune homme. Au cours de la fuite, ils sont les témoins de la capture d'un groupe de femmes et d'enfants. Leur sort effroyable ne laisse plus de doute : ce n'est plus seulement une invasion massive, c'est une véritable extermination.

L'épisode précédent mettait en scène le crash des vaisseaux envahisseurs aux longs tentacules et le début des confrontations avec les humains. Dans ce second tome, le scénariste Dobbs oppose la puissance démesurée des monstres à l'impuissance flagrante et désespérée des anglais. Scènes de débâcle dignes d'une fin du monde et violence explicite, la première partie, éminemment dynamique, met en exergue l'action et l'horreur des massacres unilatéraux. La suite, plus en introspection, contraste en instaurant une tension poisseuse en se focalisant sur la quête plus qu'incertaine du personnage principal. Celui-ci est moins un héros que le témoin de l'effondrement général. En ce sens, le lecteur l'accompagne. Cette dimension cinématographique donne un bon coup de plumeau à l'œuvre originale, tout en gardant le ton et la structure.

Le dessinateur espagnol Vicente Cifuentes assure une mise en images relativement fluide. Le design des tripodes est digne des films des 80's, kitsch à souhait. L'atmosphère type 'je suis une légende" est retranscrite grâce à une palette de couleurs moins vives, plus sobres pour la deuxième partie.

Revisiter tout en respectant, le pari est réussi pour cette adaptation de H.G Wells, «La guerre des mondes». Une manière différente, plus agréable et divertissante d'aborder un classique, perçu souvent comme rébarbatif. Prochain titre : «L'île du Docteur Moreau».

Moyenne des chroniqueurs
6.0