Le réveil du dragon 1. Carnage

1002 restera gravée dans la mémoire du peuple viking. C'est l'année du combat épique entre le dernier dragon et la troupe du roi de Norvège Olaf Truggvason. Mais pour être sûr d'éteindre définitivement la lignée de ces monstres ailés, il est nécessaire de briser l’œuf trouvé dans le ventre de la bête. Plus facile à dire qu'à faire, car tous les moyens employés pour casser la coquille se révèle inefficaces. Ne reste plus qu'à l'envoyer le plus loin possible du royaume. La tâche incombe au navigateur Leif Ericson. Il amènera la sphère maudite jusqu'au bout du monde, dans les profondeurs d'une grotte perchée tout en haut d'une montagne. Un tombeau pour le guerrier et l'objet de sa garde jusqu'à ce que, mille ans plus tard, une équipe de chercheurs allemands brise les scellées de l'entrée de la caverne et par la même, déchaîne le chaos sur la petite cité du Colorado.

Hachette s'est lancé depuis peu dans l'édition de comics issue du catalogue Legendary Comics et propose Carnage, premier épisode de Le réveil du dragon. Judd Winick, scénariste de nombreux récits pour Marvel et DC invente une histoire clairement faite pour l'action. Sans échauffement, les péripéties sprintent le long des pages d'ouverture, enchaînant les scènes de combat pour trouver une foulée plus tranquille, le temps de poser les tenants de l'intrigue qui, il faut l'avouer, sont relativement simples : un monstre dont la race a été exterminé par les humains attaque la ville et sa vengeance sera terrible. L'intérêt réside dans le parallélisme entre les deux époques, prétexte à une prose plus lyrique et une imagerie plus riche que son homologue contemporaine. Il en ressort un sentiment plutôt contrasté. Les personnages et les rebondissements sont basiques et les questionnements pour la suite se limitent à savoir qui de l'homme ou du saurien va triompher. Néanmoins, la présence des scientifiques pose un mystère qui relance la donne : voir comment la gestion et la confrontation de ces différents protagonistes va se terminer.

Geoff Shaw possède un style graphique réaliste et détaillé. Il n'y a rien à redire sur le découpage et les angles de vue, très efficaces sur le dynamisme. Mais si son dessin possède un attrait indéniable, les arrière-plans moins travaillés et la présence de quelques étirements curieux des visages modèrent le rendu général. Cependant, il semblerait que cela soit du au format franco-belge, car les planches exposées sur son site sont d'une autre teneur ([url]http://www.geoff-shaw.com/geoff-shaw-comics/[/url]). Une certaine propension aux bouches ouvertes pourrait agacer le lecteur en générant une impression d'hystérie collective.

Au final, une série B qui défile d'une traite, sans aucun risque de mal de crâne. Sans être mémorable, elle se lit sans déplaisir et reste un agréable divertissement entre deux lectures plus sérieuses et enrichissantes.

Moyenne des chroniqueurs
4.0