Katanga 1. Diamants

1960. Le Congo accède à l’indépendance. Quelques mois plus tard, le nouvel Eldorado qu’est le Katanga fait sécession. Commence alors une période de troubles et d’exactions en tous genres…

Après avoir clôturé le cultissime Il était un fois en France, le retour du tandem Nury/Vallée était attendu avec une once de curiosité. Exit la Seconde Guerre mondiale et la vieille Europe, le duo a jeté son dévolu en terre africaine en un temps où le continent noir s’émancipe de la tutelle coloniale et cherche à assumer, seul, son destin. Mais toutes les richesses que recèle son sous-sol attisent la convoitise d’aventuriers et d’industriels peu scrupuleux prêts à mettre le pays à feu et à sang pour s’enrichir.

Après une introduction tout en panoramiques qui est à elle seule un petit bijou de concision et d’ellipses, Fabien Nury plonge le lecteur dans l’horreur d’un conflit fratricide où la machette sert de juge de paix. En quelques pages, le contexte est posé dans toute sa complexité, la galerie typée des protagonistes est mise en place et le chassé-croisé d’arrivistes, de mercenaires et de politiciens véreux de tout bord peut dès lors commencer ! Au fur et à mesure que le fil de son histoire s’étire, Diamants résonne des barbouzeries de la Françafrique ou des derniers massacres en date. Et même si le cruel l’emporte sur le sordide, la violence affichée n’est pas gratuite et concoure à la puissance d’un thriller politique dont il sera difficile de s’extraire tant les planches de Sylvain Vallée sont - par leur composition et leur puissance d'évocation - d’une efficacité redoutable

Katanga est un nouvel exemple du talent conjugué de ces deux auteurs qui n’ont plus rien à démontrer, mais qui s’attachent à nous gratifier d’un triptyque qui s’annonce déjà comme un modèle du genre.