Inferni 1. Héritage

S e retrouver dans une nouvelle ville, un nouveau collège face à de nouveaux camarades n'est déjà pas facile. Mais quand c'est parce que vos parents divorcent et qu'ils vous collent chez une tante au look gothique, que vous n'avez pas vue depuis longtemps et qui vit recluse dans sa lugubre et sombre maison depuis la mort de son mari, cela complique les choses. C'est ce qui arrive à Anton et il n'est visiblement pas au bout de ses surprises.

Héritage est le premier des trois actes qui composeront l'histoire d'Inferni. Tout droit sortie de l'imagination de David Boriau (Passages secrets et de la palette de Grelin (Boufbowl, Une petite tentation), cette série jeunesse reprend à son compte le pacte faustien pour en faire un récit mêlant humour et fantastique. Avec un trait apparenté au manga - grands yeux et coupes de cheveux en pic -, le dessinateur opte pour une expressivité exacerbée qui ravira les plus jeunes. En ajoutant l'abus d'onomatopées, le risque que certains lecteurs trouvent cette posture un peu trop typée et appuyée est malheureusement possible. Toutefois, l'ensemble reste efficace, dynamique et très vivant. Il faut dire que le scénario concocté par David Boriau n'offre que peu de temps mort. Un tourbillon de sentiments attend le jeune héros ; tristesse, frustration et agacement, émoi amoureux mais surtout inquiétude voire peur sont autant d'émotions qu'Anton traverse sans perdre sa répartie. S'il aurait été souhaitable d'avoir plus de respirations, force est de constater que les soixante deux planches se lisent d'une traite tant les personnages secondaires sont bien pensés et le côté mystérieux, intrigant à souhait.

Sans réellement dévoiler leurs ambitions, les auteurs créent un étonnant climat stressant et soulève la curiosité avec un premier tome mené tambour battant. Il faudra que Secrets puis Pacte tiennent les promesses entrevues et donnent toutes les clés attendues pour transformer l'essai.

Moyenne des chroniqueurs
5.0