Black Prince & White Prince 1. Tome 1

A près avoir connu des déboires au collège, Yû est bien décidée à devenir populaire et à rencontré l’amour au lycée. C’est pour cela qu’elle a tout fait pour embellir. La cible qu’elle aimerait bien atteindre n’est autre que le sémillant Takumi Shirakawa que toutes les filles surnomment le « white prince ». Hélas, ce dernier semble inséparable de son opposé, Kurosaki, dont le peu d’amabilité fait fuir tout le monde. Des circonstances familiales obligent la jeune fille à intégrer l’internat mixte où logent les deux garçons et quelques minuscules entorses au règlement la mettent bientôt sous la coupe du pointilleux « black prince » qui ne se gêne pas pour profiter de la situation. Mais sous son côté bourru, l’adolescent n’aurait-il pas meilleur fond que ne le croit Yû ? C’est ce qu’elle va découvrir.

Voici une comédie romantique en bonne et due forme, reprenant de nombreuses ficelles du genre et jouant volontiers sur les rapports de force ambigus, les apparences trompeuses et les tâtonnements sentimentaux. Makino, dont c’est la première publication en France, s’y connaît et livre une partition qui saura séduire les aficionadas de ces amours un brin sadiques à première vue. D’ailleurs, il faut croire que çà marche plutôt bien au Japon puisque le manga a vite été adapté en drama, alors que la série (qui en est au huitième volume là-bas) n’est pas encore terminée.

Dans ce tome d’ouverture, l'auteure plante rapidement le décor et les caractéristiques des protagonistes principaux, tout en parsemant quelques indices suggérant que tout ne serait pas si simple et que les plus endurcis pourraient se révéler tout autres. Elle multiplie également, et à escient, les situations propices à placer son héroïne en porte-à-faux et à lui rendre la vie inconfortable. Ce qui lui permet, par ce même biais, de l’amener à s’affirmer. De plus, elle intègre par touches successives des réalités peu reluisantes, comme la jalousie, la goujaterie ou le harcèlement. Même si rien de tout cela n’est franchement novateur, les éléments sont assez bien amenés et confèrent un rythme certain au récit. Du côté du graphisme, le public retrouve le style propre au shôjo, avec sa cohorte de grands yeux parfois perlés de larmes difficilement contenues, de joues rougissantes, de petits uniformes et de beaux éphèbes propres à faire palpiter le cœur des donzelles. L’expressivité est là, les émotions passent et le découpage suffisamment aéré permet que le tout fonctionne agréablement.

Faute de se démarquer vraiment des sagas du même type, Black prince, white prince constitue une lecture divertissante sans être inoubliable.

Moyenne des chroniqueurs
5.0