FRNCK 1. Le début du commencement

F ranck, 13 ans, est bien décidé à quitter l'orphelinat et retrouver la trace de ses parents (et s'éviter au passage une nouvelle déconvenue chez une famille candidate à son adoption). Alors qu'il plie bagage en pleine nuit, il tombe nez à nez avec son ami le jardinier qui lui fait des révélations qui vont donner une toute autre orientation à son périple.

L'arrivée d'un nouveau héros chez Dupuis créé toujours l'effervescence parmi les lecteurs de la maison d'édition du Groom, surtout lorsque cette sortie jouit des honneurs d'une prépublication ainsi que d'une publicité importante et ciblée. Olivier Bocquet, Yoann Guillo et Brice Cossu qui se savaient donc attendus, réussissent une entame enthousiasmante.

Après une introduction plantant avec énergie le décor, le premier ne ménage pas le jeune garçon. En effet, le scénariste de La colère de Fantômas place rapidement son personnage face à un enchaînement digne des premiers films de la saga Indiana Jones. Mais avant, il prend toutefois le temps d'en dévoiler suffisamment pour le rendre attachant tout en l'ancrant dans le présent. Ainsi, et sans en rajouter, il joue sur cette modernité pour ajouter références et clins d'œil qui feront rire les plus jeunes et sourire les autres. En plus d'une aventure drôle, bien menée et pleine de rythme, l'auteur s'offre une coquetterie singulière en supprimant les voyelles du langage des protagonistes que Frnck (prononcez « Franck ») rencontre. Loin d'accoucher d'une intrigue hermétique, cette originalité offre un bon prétexte à la relecture ludique afin de décrypter tous les dialogues.

De leur côté, dessinateur et coloriste s'amusent assurément. Quelques bébêtes peu ordinaires, une faune luxuriante et omniprésente, une dose de bastons et des méchants aux têtes effrayantes. Idéal pour laisser libre cours à un défilé de couleurs chatoyantes et un panel de situations variées. Brice Cossu s'écarte de l'ultra-réalisme de Paradis Perdu - Psaume 2 et se rapproche de ce qu'il avait proposé sur Les enquêtes du Misterium. Son trait vif est bien mis en relief par le travail de Yoann Guillo. Enfin, si les arrière-plans de certains focus sur les visages semblent délaissés par moments cela se fait au profit d'une expressivité accrue qui participe souvent au comique des séquences.

Avec Le début du commencement - premier des quatre tomes annoncés -, Frnck prend un départ canon et plaisant. Il faudrait être difficile pour ne pas se jeter sur la suite promise dès cet été.

Moyenne des chroniqueurs
6.0