Little England 1. Ruby

B irmanie, 1941. Jonathan a 16 ans. Il vit avec son paternel, un officier anglais, veuf depuis que son épouse a été emportée par la malaria. L’adolescence est l’âge de tous les doutes et celui des choix. Le jeune homme est plutôt birman comme sa mère ou britannique comme son père? Il ressemble à sa maman ou à son papa ? En toile de fond de ces questionnements, la résistance se mobilise contre l’occupant anglais et les forces japonaises qui approchent.

En 48 planches, Jean-Claude van Rijckeghem expose les discordes entre un fils et son géniteur, met en scène une histoire d’amour, évoque des tensions sociales et illustre des affrontements aériens. Le menu est copieux, mais tout se tient. Sans réinventer le genre, l’auteur a eu la bonne idée de présenter la Deuxième Guerre mondialedu point de vue d’un petit pays asiatique qui n’a jamais été au cœur des enjeux géopolitiques.

Le dessin hyperréaliste de Thomas du Caju est impressionnant. Militaires et jolies filles, avions et voitures d’époque, architecture locale et paysages ; tout s’y trouve et tout est globalement bien fait, sauf peut-être certains visages féminins, trop lisses et parfaits, tellement qu’ils finissent par avoir l’air factices. Le découpage des planches est dynamique et rend bien l’esprit de cette histoire où les événements se bousculent. Les cases, généralement nombreuses, fourmillent de détails témoignant de la rigueur des auteurs.

Un récit classique et bien mené. Quelque part entre Buck Danny et Angel Wings.

Moyenne des chroniqueurs
6.0