Geronimo (Matz/Jef) Geronimo

1850, nord du Mexique. La bande de Geronimo est décimée par un groupe de Mexicains. Le chef apache leur voue dès lors une haine sans borne et fomente sa vengeance. Un second front s’ouvre rapidement. Cette fois c’est le Blanc qui est l’ennemi. Le brave rend les coups et ne tarde pas à se bâtir une réputation de guerrier féroce et quasi mythique alors qu’il profite de sa connaissance parfaite du terrain pour échapper à ceux qui le poursuivent afin de le capturer et le confiner dans une réserve.

Le récit de Matz est divisé en quatre chapitres correspondant à autant de moments marquants de la vie du héros. Tous sont liés à des affrontements, généralement sanglants. L’auteur s’en tient d’ailleurs à ces épisodes puisque son histoire s’arrête quand, de guerre lasse, les autochtones déposent les armes, vers 1886, alors qu’on sait que le protagoniste n’est décédé qu’en 1909. Le lecteur aurait pourtant souhaité un peu mieux connaître l’homme et ses motivations.

Le dessin de Jef est magistral. Ses plaines sont magnifiquement rendues, notamment dans certaines illustrations déployées sur une page complète ; à l’occasion ce sont plusieurs planches consécutives qui ne comportent qu’une case. Son trait, sec, excelle à dépeindre la dureté des visages amérindiens. Quelques figures, particulièrement celles des personnages secondaires, auraient cependant gagné à être plus soignées ; les bouches sont souvent étranges, de travers, comme superposées. L’artiste aime visiblement présenter des scènes de bataille. Quelques-unes, de toute évidence influencées par l’esthétique manga, détonent par rapport à l’ensemble.

Un récit intéressant, mais incomplet, qui tend à se complaire dans la violence.

Moyenne des chroniqueurs
6.3