Monet, nomade de la lumière

E n 1862, Claude Monet, jeune peintre provincial doué, se rend à Paris où il s'inscrit dans une école d'Art, même s'il est depuis toujours rétif à toute forme d'autorité. D'abord soutenu par son père et une tante, il vivra ensuite une vie de misère. Son travail mérite tous les sacrifices, notamment celui de sa famille qu'il néglige et laisse croupir dans l’indigence. Chef de file des impressionnistes, il est en quête d’une gloire et d'un succès qu'il connaîtra après vingt ans et quelques compromis.

Le scénario de Salva Rubio est un tantinet académique. Chronologique, précis et détaillé, il s'attarde principalement sur les années de galère du protagoniste. Son récit discute de chacun des salons où le marginal est refusé ou conspué, mais aussi de ses déboires financiers, de ses amitiés et de ses inimitiés avec ses collègues, les critiques et les mécènes qui constituent un écosystème fascinant. Les périodes qui précèdent et suivent sont plus rapidement expédiées, cela n'enlève cependant rien à l'intérêt de l'entreprise.

Aux pinceaux, Efa accomplit un travail exceptionnel. Respectant l'intention du maître, il illustre la lumière. La quasi-totalité des cases est d'ailleurs réalisée dans l'esprit impressionniste ou y fait allusion. Tout au long de l’album, il n'hésite pas à inclure de très nombreux tableaux. Sans être des copies, ils sont très près des originaux. Les planches sont par ailleurs truffées de clins d'œil aux toiles dont on évoque la réalisation ou la source d'inspiration. Le dessinateur s'amuse fréquemment à présenter le créateur à l'œuvre ou encore à lui faire découvrir le décor d’une peinture à venir. En fin d'album, chacune de ces références est expliquée.

Très intéressant, ce livre pourrait être comparé à un opus de la Petite bédéthèque des savoirs sur-vitaminé.

Moyenne des chroniqueurs
8.0