Les 1000 mystères d'Arsène Lupin 1. L'Illusion de la Panthère Noire…

À Paris, pendant l’été 1913, la Comtesse de Monterlan donne une réception en son hôtel particulier. La nombreuse assistance se compose, entre autres, d’Arsène Lupin, sous les traits du vicomte Ernst Von Schtudel, de l’inévitable faire-valoir, le commissaire Ganimard et de la princesse indienne Rana Sin, arborant un collier suscitant bien des convoitises. Alors que la fête bat son plein, les lumières s’éteignent, un halo de fumée sort de nulle part et en surgit le Baron des Brumes. L’individu dérobe le bijou, la Panthère Noire. Un escamotage, une course poursuite et une mise en scène optique plus loin, Lupin est défait et l’oiseau s’est envolé.

Mike Crocbart (scénario et couleurs) s’empare du fameux personnage créé par Maurice Leblanc en 1905, héraut littéraire de la Belle-Époque, de ses frasques, de ses contradictions et de ses dessous cachés. Le parti pris est de respecter l’esprit et l’univers de la série originale. Les personnages secondaires sont présents, le cambrioleur a recours au travestissement et ses intentions sont peu louables. À ceci, l’auteur a ajouté des éléments steam punk, par le biais d’armes, de gadgets ou du système de propulsion équipant l’automobile du fuyard. Certains clins d’œil à Tardi et son Adèle Blanc-Sec n’échapperont pas aux plus perspicaces.

L’Illusion de la Panthère Noire !
, premier volume d’un diptyque, ne perd pas de temps et alterne mystère et action, le tout nimbé d’allusions humoristiques. Le découpage est dynamique, les dialogues sont soignés, même s'ils demeurent hermétiques par moments, notamment pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’œuvre de Leblanc. Le graphisme de Galien, ayant surtout pratiqué le dessin de presse, fait son travail narratif et montre un soin particulier pour une restitution réaliste des objets ou des architectures du début du 20è siècle. Cependant, la mise en couleurs de certaines planches - notamment de scènes d’intérieur - n’est pas toujours heureuse et bien des cases laissent des vides difficilement justifiables.

Si l’album n’est pas totalement dépourvu de maladresses qui auraient pu être évitées avec des relectures attentives et critiques, il mérite d’être salué pour son appropriation, par le biais d’une histoire originale du gentleman cambrioleur et sa modernisation opportune.

Moyenne des chroniqueurs
6.0