Tiago Solan 1. Rançon d'état

O phelia Conti est journaliste et, surtout, une riche veuve. Son mari, qui œuvrait dans l’humanitaire, a été tué par des terroristes lors d’un enlèvement. Elle soupçonne un homme, monsieur Zimmer, officiellement négociateur auprès des kidnappeurs, d’être partie prenante avec ces derniers. Bien décidée à le prouver et à se venger, elle veut s’appuyer sur Tiago Solan, sniper d’élite de l’armée française, pour y parvenir. Pour le convaincre, elle utilise le fait qu’au cours d’une mission de récupération d’otages en Afghanistan, bien trop facile pour être honnête, le soldat a vu Nico, son binôme et ami intime, perdre ses deux jambes en marchant sur une mine. Monsieur Zimmer a ensuite été aperçu lors de la conférence de presse.

De l’Afghanistan à la Libye, en passant par le Mali, Nathalie Sergeef construit un récit qui plonge dans les conflits armés qui rythment les actualités depuis plusieurs années. Pour ce faire, elle utilise le brouillard qui entoure les négociations autour de la libération des otages et la question du versement d’une rançon. Après la prolepse initiale montrant le héros dans une opération semblant mal tourner, ce premier tome revient essentiellement sur la genèse de cette intervention. La scénariste s’attache à définir contexte et enjeux, ainsi qu'à expliciter les motivations des deux acteurs principaux. Le lecteur assiste également au recrutement des membres de l’équipe qui vont se mettre au service d’une expédition de police privée. Le développement de l’intrigue proprement dite sera pour la suite. Le sérieux de cette mise en place est conforté par le dessin réaliste de Fabio Pezzi. Dépourvue de véritable surprise, son exécution n’en demeure pas moins agréable grâce à la solide caractérisation des personnages et l’aisance pour les atmosphères dans les paysages naturels.

Avec application mais sans originalité ni passion, les éléments sont en place. Il est temps que la danse commence.

Moyenne des chroniqueurs
5.0