L'Épouvantable peur d'Épiphanie Frayeur 1. L'épouvantable peur d'Épiphanie…

L a peur d’Épiphanie la suit comme son ombre. Envahissante, effrayante, omniprésente, elle mène la vie dure à la petite fille de huit ans qui tente tant bien que mal de s’en débarrasser. Elle pense alors à demander de l’aide. Oui, mais à qui ? À l’homme au chapeau qui a perdu son sérieux ? Au docteur Psyché ? Au chevalier sans peur et sans reproche ? La quête d’Epiphanie sera aussi merveilleuse qu’initiatique.

À qui s’adresse L’Épouvantable peur d’Épiphanie Frayeur ? Aux adultes qui vont se délecter des bons mots de Séverine Gauthier, experte dans l’art de manier le verbe ? Aux enfants qui adorent jouer avec leurs angoisses joliment mises en images par Clément Lefèvre ? Il n’y a pas forcément de réponse claire et c’est ce qui fait sans doute la réussite de ce nouveau petit bijou de la collection Métamorphose des éditions Soleil. L’auteure d’Aristide broie du noir ou de Coeur de Pierre s’amuse beaucoup avec sa jeune héroïne qu’elle fait évoluer dans un univers loufoque et étrange qui n’est pas sans rappeler ceux de Lewis Carroll. Chaque rencontre est une mini-fable, à la fois drôle et étrange, qui se termine immanquablement par une morale, didactique par nature. Les personnages sont remarquablement travaillés, le bestiaire est fort bien fourni.

La narration est fluide, le découpage malin. Les planches s’enchaînent et ne se ressemblent pas, certaines sont une succession de petites cases tandis qu’une autre offre une pleine page foisonnant de détails sur laquelle le regard se pose plus longuement. La rondeur du trait, jouant avec le grotesque voire la caricature, s’allie aux couleurs qui illuminent le dessin.

Un « petit précis de psychiatrie à l’usage des phobiques », dans le même ton que le reste de l’album, clôt un récit à savourer seul ou en lecture accompagnée avec les plus jeunes.

Moyenne des chroniqueurs
7.3