Troie 4. Les portes du Tartare

C ette fois, la confrontation ultime va avoir lieu. Achille a échoué à empêcher la confrontation entre les Grecs et les Troyens. Pour sauver l’humanité, il ne lui reste plus qu’une solution : libérer les Géants que Cronos a fait enfermer dans le Tartare. Mais le père de Zeus a bien senti le danger et avec l’aide du Chaskô primordial, accélère ses opérations pour faire tomber la ville qui constitue le dernier obstacle à sa victoire et à sa vengeance sur les habitants de l’Olympe.

Nicolas Jarry boucle ici sa série sur les mêmes bases que précédemment, à savoir : une relecture de la guerre de Troie en y incorporant de nombreuses références mythologiques. Cette densité d’événements et d’intervenants constitue la force de cette tétralogie, lui conférant un aspect autre que le seul côté guerrier mis en valeur dans beaucoup d’œuvres, en particulier au cinéma. Le pendant de ce choix est que ceux qui n’ont pas ou peu d’érudition en la matière auront sans doute peiné pour suivre les multiples personnages et apprécier le travail du scénariste. Ce final voit la ville de Priam assiégée et Cronos prêt à prendre possession de la Terre. L’auteur va revisiter le siège décrit dans l’Iliade et dénouer tous les fils tissés au cours des précédents chapitres, sans changer le destin de la cité antique ni celui des différents participants.

Pour la mise en images de cette épopée, il s’appuie sur le travail d’Erion Campanella Ardisha. Le trait de l’artiste italien, caractérisé par un encrage assez peu appuyé, a évolué au cours de ce qui constitue sa première œuvre, gagnant en fluidité et en maîtrise lors des scènes de combats. Toutefois, il n’a pas réussi à se débarrasser d’un déficit de charisme dans la représentation des protagonistes, ni de choix de cadrages et de découpages manquant d’audace et de puissance. De plus, les planches ne sont pas avantagées par la colorisation bien fade de Vyacheslav Panarin.

Cette conclusion est à l’image de l’ensemble de l’œuvre : réjouissante par sa volonté de réinterpréter l’une des plus vieilles histoires de notre passé, mais parfois décevante compte tenu de certaines faiblesses.

Moyenne des chroniqueurs
6.0