The time before

Q ue feriez-vous si vous pouviez retourner sans cesse dans le passé afin de corriger vos erreurs et de rendre votre vie meilleure ? Voilà une question qui en appelle d’autres. À partir de quand juge-t-on qu'une existence est satisfaisante ? Peut-on se permettre de revenir en arrière et, par là même, d'influer sur le destin des autres ?

Si le fond se révèle pertinent, le traitement ne l’est pas moins. Il faut dire que la mécanique tourne bien ; la construction globale du récit et sa cohérence ne peuvent être prises en défaut.

Malheureusement, le ton de l’histoire menace souvent de tomber dans le mièvre. Le texte, bien écrit, est toutefois trop monocorde. Quant au dessin, il ne réserve que trop peu de surprises, même s'il est correctement réalisé et possède un charme certain. Ainsi, les pages se suivent et se ressemblent, sans temps fort ni véritable occasion de s’émerveiller. La couleur, très douce, convient à l’époque reconstituée, mais elle participe au rendu monotone d’un scénario qui se déroule sans accroc, mais sans âme. En outre, et c’est peut-être là que le bât blesse le plus, les personnages manquent véritablement de charisme. La recherche du bonheur à tout prix aurait pu déboucher sur des personnalités tourmentées, mais ici, rien n’accroche l’attention et le sort des uns et des autres ne tient pas assez à cœur.

Si l’ensemble est somme toute bien mené, il manque à The Time Before les aspérités qui font ressortir certains albums du lot.

Moyenne des chroniqueurs
6.0