The cute girl network

I ls sont jeunes, ils sont beaux (surtout elle, lui ne répondant pas précisément aux critères esthétiques de la majorité bavarde), vont-ils tomber dans les bras l’un de l’autre ?

Pour l’heure, Jane se vautre de son moyen de transport favori sur le coccyx, juste devant ses yeux, mais c’est plutôt lui qui a du mal à s’en remettre, "Elle est trooop beeeelle" (orthographe contemporaine restituée dans son jus). Jane bosse dans un magasin de skate-board, sport qu’elle pratique dès que l’occasion se présente, Jack vend des soupes dans la rue et est un glandeur patenté, dès que l’occasion se présente, aussi. Suite à cet incident de rue, ils deviennent "copains de soupe". De retour auprès de leurs tribus respectives (club de lecture, colocataires), troooop cool, ils partagent ; et chacun d’y aller de son conseil.

La grande idée autour de laquelle va tourner la suite de l’intrigue, en rond, c’est « le réseau ». Le concept est grossièrement le suivant : pour se prémunir des goujats en circulation dans leur ville, et Dieu sait qu’ils sont légion, les girls, dans un esprit très Tea Party, se refilent les infos sur les boys qu'elles ont pratiqués. Mieux vaut prévenir que guérir. Astucieux, non ? Et donc, comme un fait exprès, ce grand niais de Jack est de ceux dont il faut se méfier ; catégorie loser éhonté : le gars qui ne se respecte pas, avec lequel tu auras, tôt ou tard, honte de sortir. Voilà qui est bien fâcheux à l’aube d’un flirt naissant. Le suspens devient là insoutenable.

Le dessin est trop sympa, les protagonistes trop rebelles, les intentions trop dans le vent et, surtout, les dialogues trop verbeux (et cela s'impose d’emblée pour le dernier point). Surtout, mon tout est d’une mièvrerie affligeante, ponctuée d'une insolence bon ton, et d’une vacuité sans fond (et d’une longueur sans fin). Les personnages sont pour la plupart dans la caricature de ce qu’ils sont supposés incarner, les rapports entre les deux sexes soigneusement stéréotypés. Si l'objectif était de donner du corps au scénario, c'est raté. Pas mieux pour la caution morale, cette fichue pression sociale qui refuse le droit à la différence. Ah, la médisance...

Essayez Joe Matt, Peter Bagge, ou encore Julia Wertz, eux ne sont pas là pour vous servir une jeunesse so cute.

Moyenne des chroniqueurs
2.0