Petites Niaiseuses

"L'autre jour, je suis allée manger chinois. Dieu était assis à la table voisine. J'en ai profité pour lui poser quelques questions."

Le quatrième de couverture donne le ton de cette autofiction où Sandrine Martin s'amuse à raconter les souvenirs qui ont scandé son évolution depuis sa prime enfance jusqu'à l'âge adulte : la peur du Père Noël, la mort d'un lapin terrorisé par des jeux de mômes, l'échographie du petit frère qui s'avère effroyable dans sa réalité, puis les situations cornéliennes que seuls les adolescents savent créer dans une cour de collège, les premiers amours et premières douleurs affectives, les expériences à l'étranger... Mais sont aussi décrites des préoccupations très philosophiques et étrangement matures pour une petite fille comme la conceptualisation de la mort ou la déconstruction mentale de l'univers.

Rond, précis et riche en détails, son dessin à la plume sèche balaye ces années 80 et 90 que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, reconnaissables par ces petits indices de mode : ces coiffures en pétard, coques et perfectos qui disparaîtront vers 1995.

Plus qu'une séquence nostalgie, une introspection via l'absurde sur la construction mentale et émotionnelle d'un individu.

Moyenne des chroniqueurs
7.0