Le retour d'Antoinette Le Retour d'Antoinette

E lle a ce qu’il faut pour être heureuse, en particulier une situation professionnelle enviable à L.A et un boyfriend à la fois beau gosse et attentionné. Mais un souvenir la hante. Une plaie non refermée la pousse à revenir sur les lieux de son adolescence, au cœur de la province allemande, avec l’intention de définitivement tourner la page.

Signé par une jeune auteure, Antoinette explore le thème du traumatisme de manière convaincante et, finalement, assez subversive. Sous un habillage a priori assez fragile, dépourvu d’artifices graphiques clinquants, l’histoire construite par Olivia Vieweg prend progressivement un tour plus venimeux pour relater le traitement que lui avaient réservé des camarades du même âge et qui sont restés sur place. Là où un exposé plus ou moins larmoyant ou clinique pouvait être attendu, une tension s’insinue progressivement, à mesure que les souvenirs refont surface. Et, surtout, explose lorsque la jeune expose ses véritables intentions. Elle dévoile alors une facette et des actes que le lecteur, surpris d’être resté en haleine tout au long d’un récit explorant un thème rebattu, n’avait pas forcément anticipés. L'auteure et le personnage ont suffisamment bien caché leur jeu pour que les pages défilent à un rythme constant et soutenu.

Sans être révolutionnaire, ni sur le fond ni sur la forme, Antoinette recèle une qualité essentielle : une capacité à conter qui incite à noter le nom de son auteure pour mieux surveiller ses prochaines créations.

Moyenne des chroniqueurs
6.0