Alexandre - L'épopée 1. Un roi vient de mourir

- 336, à Pella, en Macédoine. Le roi Philippe vient de mourir et le peuple acclame son successeur en son fils Alexandre. Au milieu de la foule en liesse, la belle Eurydice et son frère Pyrrhus entendent profiter de leurs rapports avec le prince pour regagner les titres et richesses dont ils ont été spoliés. Pour cela, ils sont prêts à tout : aussi bien à éliminer les rivaux du nouveau souverain qu'à fréquenter sa génitrice, la terrible et impitoyable Olympias, ou à le suivre dans ses campagnes conquérantes. Parallèlement, un ancien soldat s’apprête à reprendre du service dans un but bien précis…

Jeune, impétueux, tombeur, mort dans la fleur de l’âge, Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.) a tout pour séduire le public et inspirer romanciers, cinéastes ou auteurs de bande dessinée… David Chauvel et Michael Le Galli l’ont compris, en décidant d’emporter le lecteur sur les traces du conquérant par le truchement de personnages plus ou moins proches de ce dernier. Si le duo de scénaristes chevronnés évite sans peine l’écueil de l’ennuyeuse leçon d’histoire simplement factuelle, il n’échappe pas en revanche aux airs de déjà-vu ni aux ficelles trop évidentes. S’il offre différentes intrigues à suivre, celles-ci ne réservent finalement guère de surprise et les protagonistes eux-mêmes, réels ou fictifs, ne parviennent pas vraiment à convaincre tant ils versent dans les poncifs. Dommage, car la matière est là et le récit, au demeurant, plutôt bien documenté. Au dessin, Gildas Java, qui assure également une partie de la colorisation, rend une copie satisfaisante, marquée par l’expressivité des intervenants et un choix de cadrages varié. Ses décors sont soignés et il réussit à donner un bel aperçu de la puissance des phalanges macédoniennes dans les rares vignettes montrant des combats, ce qui permet d’oublier quelques perspectives anatomiques moins heureuses par ailleurs.

Comme tome d’introduction, Un roi vient de mourir… remplit globalement son office. Malheureusement, il lui manque l’essentiel : un véritable souffle épique !

Moyenne des chroniqueurs
5.0