Les 7 merveilles 2. Les Jardins de Babylone - 585…

R éduits en esclavage par les armées de Nabuchodonosor, les Hébreux ne connaissent plus que la poussière et les masses de pierres des chantiers de Babylone. Aucun autre avenir ne s'offre à eux, à moins de renier leur peuple et de se prosterner devant le roi. Hesediel le boiteux partage ce destin commun jusqu'au jour où des soldats viennent le chercher pour l'amener devant le souverain qui lui confie une mission inattendue : soigner les arbres de ses vastes jardins atteints par un mal mystérieux. La réussite du jeune homme lui assure un poste enviable, celui de jardinier royal. Mais jalousies, velléités de révolte contre l'oppresseur et complot au sein même de la Cour vont bientôt mettre en péril la quiétude de sa prison dorée.

Après Olympie, Luca Blengino transporte le lecteur sur les rives de l'Euphrate, à l'époque de l'apogée babylonienne, sous le règne de Nabuchodonosor II (605 avant J. C.-562 avant J. C.). Là se dresse une des sept Merveilles du monde antique, l'oasis de verdure dont la légende dit qu'elle fut conçue pour Amytis, l'épouse du roi. Au cœur du récit, les jardins voient se nouer différentes intrigues, impliquant toutes, de près ou de loin, leur horticulteur dont ils abritent également les amours - un rien mielleuses peut-être. Tracées par le scénariste jusqu'aux deux tiers de l'album, les pistes conduisent à un dénouement par étapes qui répondent à chaque fil dévidé, de l'assassinat enfin élucidé de la dulcinée du héros aux tourments d'un souverain en proie au doute, en passant par une rébellion armée et une tentative de coup d'état. Au terme du voyage, toutes les réponses ont été apportées, satisfaisant pleinement la curiosité, bien que certains développements ou réactions soient trop attendus. Néanmoins, la pointe de merveilleux et l'ambiance douce-amère planant à la fin contrebalancent ces quelques défauts.

Rehaussé par la colorisation de Javi Montes, le dessin de Roberto Ali donne vie au propos de manière plutôt convaincante. En effet, malgré quelques attitudes parfois redondantes d'un personnage à l'autre, l'expressivité du trait reste appréciable, tout comme la variété des angles de vue et le soin apporté aux décors. Plusieurs panoramas et cadrages permettent d'admirer les imposants remparts et édifices de la ville ou de goûter à l'atmosphère paisible des jardins verdoyants enchâssés dans la pierre.

Un tir plus réussi que le premier pour ce deuxième tome des 7 Merveilles.

Moyenne des chroniqueurs
6.0