Les 7 merveilles 1. La Statue de Zeus - 432 av. J.-C.

O lympie, 432 avant J.-C. L’heure est aux réjouissances à l’occasion de l’Exechiria qui a lieu tous les quatre ans. Tandis que les délégations arrivent de toute la Grèce, Aurelios de Mikonos se rend au temple de Zeus pour y prier et admirer la fabuleuse statue chryséléphantine sculptée par le célèbre Phidias qui, chassé d’Athènes, a trouvé refuge dans la cité. Au pied de la divinité, il croise deux athlètes, l’un autochtone, le second Athénien, dont les ambitions sportives masquent d’autres desseins. La trêve olympique est le moment idéal pour que les trois hommes mènent à bien leurs projets respectifs.

Des sept merveilles du monde antique répertoriées par Philon de Byzance au IIIe siècle avant J.-C., il ne reste aujourd’hui que la pyramide de Khéops et nombreux sont ceux qui tentent de dresser une nouvelle liste d’œuvres monumentales remarquables qui, cette fois, ne serait plus axée sur le seul Bassin Méditerranéen. Est-ce parce que ces constructions qui fascinèrent leurs contemporains sont quasiment oubliées de tous – hormis la tombe pharaonique toujours largement visitée, qui se souvient des autres et pourrait les situer ? – que les éditions Delcourt leur consacrent une série-concept menée par Luca Blengino au scénario ? En tout cas, l’idée a précisément le mérite d’évoquer tour à tour chacune de ces créations, en commençant par la représentation en or et ivoire de Zeus qui s’élevait à Olympie.

Ayant pour cadre les jeux panhélleniques qui voyaient s’affronter au stadion les meilleurs éléments des cités grecques, le récit se construit autour d’une trame principale constituée par la quête d’Aurelios. Cependant, celle-ci ne sert que de prétexte pour développer deux intrigues secondaires liées entre elles qui, elles, mettent réellement l’œuvre de Phidias au centre du propos, tout en y ajoutant une dose de lutte politique. Malheureusement, les ficelles manipulées s’avèrent trop grosses et les personnages trop caricaturaux dans leur rôle pour que l’histoire parvienne à convaincre. Par trop criantes, les évidences ne laissent guère de place au suspense si bien que le dénouement ne réserve aucune surprise. Même les répliques ont quelque chose d’assez fade, pour ne pas dire convenu. Côté dessin, Stefano Andreucci livre une copie honorable, à défaut d’être vraiment attrayante ou enthousiasmante. Son encrage est marqué, ses protagonistes musculeux, ses trognes relativement expressives, son découpage net et fluide, mais l’ensemble manque du petit quelque chose qui aurait fait la différence.

Au final, ce premier album laisse le lecteur sur sa faim. Espérons que les jardins suspendus de Babylone, objets du deuxième tome, auront mieux inspiré les auteurs…

Moyenne des chroniqueurs
4.0