La bataille 3. Tome 3 / 3

U n nouveau crépuscule envahit la plaine d’Essling. Après des heures de combat, les soldats sont épuisés, par l’effort, les pertes, la stagnation. Morts et blessés se comptent par milliers, du troufion au général d’Empire. Face à cette boucherie, certains cèdent et s’offrent d’eux-mêmes à la Faucheuse ; une façon comme une autre d’en terminer avec l’hécatombe. La nuit venue, il revient au leader de trancher et Napoléon choisit.

Des coiffes de dragon et de hussard, des armes ensanglantées, une cartouchière vide et des éperons abandonnés au milieu des roseaux sur le sol boueux d’une rive… La couverture signée Iván Gil donne le ton de ce troisième volet de l’adaptation du roman de Patrick Rambaud consacré à la bataille d’Essling (21-22 mai 1809) : mort, douleur et amertume. Car, si l’événement n’a pas été retenu dans les manuels d’histoire comme une défaite, n’ayant eu ni vainqueur ou vaincu véritables, il l’a été en tant que premier grand carnage guerrier moderne. Et c’est bien cette folie meurtrière qui transparaît, encore une fois, dans des pages où Frédéric Richaud et son dessinateur parviennent avec justesse et sans complaisance à montrer l’extrême tension des hommes, l’exacerbation des émotions, ainsi que le ras-le-bol qui en emporte plusieurs, l’accablement, la fatigue qui finissent par dévaster même les meilleurs. Ce qui se joue au bord du Rhin trouve également un écho dans l’intrigue viennoise développée en parallèle, qu’il s’agisse des amours du colonel Lejeune, de l’attentat fomenté par un jeune fanatique ou de la liesse éphémère qui s’empare des habitants de la ville occupée quand le bruit court que l’Empereur serait mort.

Réaliste et cru, ce dernier tome de La Bataille se révèle à la hauteur des précédents et conclut sans faille un récit vivant et fort que le lecteur aura plaisir à prolonger à travers le carnet graphique final.

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Moyenne des chroniqueurs
6.5