The sword 1. Le Feu

D ara Brighton est une jeune étudiante en art qui a perdu l'usage de ses jambes depuis cinq ans. Elle mène une vie paisible au sein d’une famille très attentionnée qui l'aide à surmonter cet handicap. Alors qu’elle remonte lentement la pente et que son talent de peintre lui promet un avenir professionnel radieux, un groupe d’individus fait irruption chez elle, accusant son père d’être un certain Démétrios et exigeant qu’il leur remette immédiatement l’épée qu’il leur a jadis subtilisée. Face au refus du paternel, qui nie les faits envers et contre tout, la situation s’envenime, poussant les trois hommes à massacrer toute la famille. Laissée pour morte au milieu d’une maison en flammes, Dana tombe par hasard sur le fameux glaive, enfoui sous la maison…

Après Girls et Ultra, les éditions Delcourt s’attaquent à la dernière série en date des frères Luna, parue outre-Atlantique entre 2007 et 2010. Dans Ultra, les deux californiens s’intéressaient aux déboires quotidiens, amoureux et familiaux de trois super-héroïnes qui ne combattaient pas le crime par idéologie mais comme gagne-pain, proposant ainsi une saga qui se rapprochait plus d’une comédie romantique que d’un récit super-héroïque. Girls s’inscrivait plus dans la lignée des œuvres horrifiques de Stephen King, avec un huis-clos cauchemardesque dont l’originalité se situait dans la substitution du monstre tueur ‘classique’ par des nymphomanes dénudées particulièrement attirantes. En invitant dorénavant à suivre la quête vengeresse d’une jeune paraplégique qui obtient des pouvoirs surhumains au contact d’une arme magique, Joshua et Jonathan Luna choisissent une nouvelle fois de mettre un personnage féminin en avant.

À l’instar de Dara, le lecteur découvre progressivement les tenants et aboutissants de l'intrigue, ainsi que le lourd secret qui entoure le passé de son géniteur. En cherchant à élucider les raisons de l’assassinat sanglant qui démarre le premier des quatre volets prévus, il se retrouve immédiatement embarqué dans un polar prenant, où il devient difficile de ne pas s’attacher à cette nouvelle héroïne qui se cherche encore.

Visuellement, la froideur du dessin peut initialement surprendre, mais colle finalement assez bien à l’aspect fantastique de ce thriller. Le graphisme des deux frères demeure certes victime d’un certain manque d’expressivité au niveau des personnages, mais l’utilisation d’effets de flous et d’une colorisation esthétisante font à nouveau mouche et contribuent à instaurer une atmosphère particulièrement originale.

Un premier volet qui se dévore à grande vitesse et qui s’avère de bon augure pour les trois tomes à venir.

Moyenne des chroniqueurs
6.0