Teotl 3. Micla

M algré ses pouvoirs nouvellement acquis, Tabasco n’a pas pesé bien lourd face aux coups - de cornes - de Bos Toranus Zezen. C’est devant la tombe de leur ami que Kurbin, Lucie et Ricky réfléchissent au moyen de le venger, mais aussi de le ramener à la vie. Pour cela, une seule solution : prendre un ticket pour le Mitclan, autrement dit le Royaume des Morts. Avant de faire le grand voyage, il faudra composer avec Sepatep et Arahorus, les deux dieux emplumés qui ont un sérieux penchant pour l’alcool, affronter Oxomo, la déesse des ténèbres, et résister aux charmes de Calkiku, une sirène gironde. Un sacré programme !

Troisième tome en deux ans, les auteurs de Teotl sont réglés comme des métronomes. Quant au plaisir de découvrir la suite des aventures de la bande de potes un peu barges, il demeure intact. La clé du succès ? Tout d’abord un mélange des genres réussi, l’appellation « BD Fusion » prenant ici tout son sens : comics et manga pour l'aspect visuel, mythologie aztèque, fantasy, science-fiction et supers héros pour le scénario. Un patchwork ? Oui, mais harmonieux. Le récit est dense, loufoque, barré, tout en formant un ensemble plutôt cohérent. Les dialogues, largement empruntés au langage des cités, bourrés d’humour, sont souvent drôles et incisifs. Le dessin ? Il dépote. Pas de temps mort, ça fighte dans tous les sens. Mylydy s’en donne à cœur joie, multiplie les plans, se déchaîne sur les phases de combat et casse le rythme de lecture en proposant de temps en temps une pleine page. Comme elle s’en explique dans un cahier graphique qui, pour une fois, ne se contente pas d’aligner esquisses ou autres croquis, un vrai travail de recherche a été fait pour que les scènes de violence et de sexe soient suggérées plutôt que montrées crûment, histoire de ne pas laisser sur le bord de la route les plus jeunes lecteurs.

De la bande dessinée rigolote, intelligemment réalisée et dont le scénario, malgré son aspect aberrant et décalé, tient la route. Pas de doute, Teotl est une série à découvrir d’urgence.

La chronique du tome 1

Moyenne des chroniqueurs
7.0