Alter ego (Lapière/Renders) 7. Ultimatum

D ix-huit heures après la mort de Fouad, Camille, récupérée de justesse par Miep la hackeuse de génie, lance un ultimatum à Grynson. Cette dernière a deux jours pour révéler d’elle-même l’existence des alter-ego et ses dérives. Dans le cas contraire, Camille diffusera publiquement la confession de sa mère Suzanne. Ce délai sera-t-il suffisant à Urasawa pour sauver l’empire qu’il a construit ? Ou permettra-t-il à Noah et à la NSA de reprendre la main et d’éviter un énorme scandale ? La course contre la montre est lancée…

Fort d’un concept original, Alter Ego avait fortement séduit lors de sa sortie. Le seul défaut provenant du format lui-même. Si les possibilités innombrables renforçaient le plaisir de lecture, il manquait un petit plus liant les différents personnages. Les six albums antérieurs laissant trop de question en l’air. Le nouveau, Ultimatum, vient à point pour répondre à ce problème. À l’instar des productions télévisées américaines, les aventures précédentes n’ont servi qu’à une certaine mise en place. Ce nouvel opus joue ici le rôle de l’épisode ultime, celui qui résout certaines intrigues, lient certains destins, en élimine d’autres et ouvre la voie à une prochaine suite. Et cela marche. D’autant qu’en jouant la carte du décompte temporel, les auteurs instaurent un rythme et surtout une tension absente jusque là. Graphiquement, sans révolutionner le genre, ils se mettent au service de l’histoire. L’utilisation de bandeaux noirs pour indiquer le timing et surtout pour diffuser en arrière plan le témoignage de Suzanne Rochant est à signaler tant cela apporte une réelle touche « télévisuelle ».

Ultimatum se révèle indispensable pour les lecteurs de la série en raison de la cohérence et de la conclusion qu’il donne à l’ensemble. Dommage cependant que ce septième tome n’ait pas été annoncé d’emblée lors du lancement d’Alter Ego et qu’il ne puisse se suffire à lui-même tant il dépend des éléments introduits précédemment. Malgré ces légers défauts, la première saison de cette série trouve ici un dénouement fort intéressant. En attendant bien sûr la deuxième…

Moyenne des chroniqueurs
6.8