Achille Talon 46. Le monde merveilleux du journal…



« Talon vous êtes verbeux. »

C’est sans doute en ces termes que Greg aurait qualifié le dernier album d’Achille Talon. Verbeux. Car c’est bien là le problème. Les auteurs ont désincarné le bourgeois au gros nez pour n’en caricaturer que les traits significatifs. Ils confondent verbeux et volubile, logorrhéique et truculent. Il ne suffit pas de remplir des bulles abondantes pour faire du Talon. Il faut de l’humour, de la dérision ainsi qu’une mauvaise foi phénoménale. Tout cela fait cruellement défaut dans ce troisième opus post mortem.

Quand au dessin, pouah, pouah, pouah qu’il est laid. Talon a perdu sa tonicité, Lefuneste s’est assoupli, Virgule de Guillemet et Vincent Poursan ont pris chacun vingt centimètres... Et que dire des mains qui ne ressemblent que de loin au trait de Greg. Il n’y a guère que les décors qui restent à la hauteur de l’original.

On peut se demander quelle est la cohérence de la politique éditoriale de Dargaud qui consiste à supprimer les albums originaux au profit d’intégrales d’une part, et à continuer la série par de bien pâles contrefaçons d’autre part.

Est ce là le prix à payer pour éviter qu’Achille Talon ne sombre dans l’oubli ?

Bof !


NB : L'image illustrant cette chronique est issue de "Le Sort s'acharne sur Achille Talon"