Le clan des Otori 4. Les Neiges de l'exil

L e choix entre l'honneur de la famille et l'amour a été fait : Takeo renonce à son mariage avec Kaede afin de suivre la Tribu, tandis qu'elle devient la femme la plus puissante du Japon. Chacun va devoir œuvrer séparément afin de rétablir l'équilibre politique mis à mal suite à l'assassinat du chef Tohan et surtout, survivre dans l'anarchie qui règne entre les trois clans. Les alliances et les trahisons se font et se défont : qui va prendre le dessus ?

Ce tome quatre commence le deuxième cycle de cette palpitante série. Néanmoins, il n'y a pas de réelle coupure avec ce qui précède et la continuité est parfaite. Ici, Stéphane Melchior alterne très habilement les points de vue entre le couple de jeunes gens pour faire avancer petit à petit leurs destins respectifs qui sont finalement intimement liés à ceux des différentes factions. Ces deux personnages, bien qu’éloignés géographiquement dans cet épisode, sont en réalité très proches dans leur évolution personnelle, des informations sur l'un influençant l'autre. Les textes sont toujours aussi subtils et incisifs, posant les intrigues de palais, les échanges violents ou encore les manigances en sous-main. Le lecteur se retrouve toute la caractérisation du Japon des samouraïs où tout est codé : la sagesse, le pouvoir et les sentiments.

Benjamin Bachelier accompagne magnifiquement la narration de son trait délicat, faisant la part belle aux postures, aux attitudes et aux expressions des personnages, ainsi qu'aux atmosphères envoutantes. Les couleurs intenses, vives et profondes participent grandement au plaisir de lecture. La dimension anthropomorphique ajoute une touche d'onirisme qui colle impeccablement avec le récit, permettant de découvrir de façon habile le caractère des acteurs.

Une adaptation flamboyante des romans qui, depuis le début, maintient un très haut niveau de qualité. Elle mérite amplement le détour : un classique aux thématiques universelles qui vous fera vibrer, assurément.

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
7.0