Les cowboys sont toujours à l'Ouest

« Salut grand chef ! Ça boume ? La smala, la santé ! Toussa ! Toussa ! »

New York, début du XXe siècle. Mlle Wiloughstone rencontre John Casey Carson, le dernier des cowboys devenu milliardaire, pour écrire un article sur sa collection de tableaux. L’ancien vacher raconte chacune des toiles, lesquelles retracent l’histoire de l’Ouest américain. Les protagonistes sont chasseur de prime, danseuse de french cancan, bagnard en cavale ou Amérindien mystique. Pour tout dire, les figures iconiques ont toutes répondu présentes. Les récits basculent toutefois dans un univers fantaisiste avec des allusions hétéroclites, de Roswell à Frankenstein en passant par le cinéma français.

Les cowboys sont toujours à l’Ouest, c’est vrai aux sens propre et figuré. Olivier Supiot fait preuve d’imagination et surprend son lecteur en détournant les codes d’un genre très balisé pour amener le propos où il n’est habituellement pas attendu.

Qui dit Fluide Glacial dit humour. Ces saynètes ne provoquent cependant ni le rire ni le sourire. Au mieux, elles amusent. Les ingrédients sont pourtant là : anachronismes, jeux de mots, situations absurdes, clins d’œil à l’actualité et chutes imprévisibles. Mais il manque ce petit quelque chose, peut-être le second degré et la subtilité.

Le dessin caricatural de Damien Geffroy est assez réussi. Ses personnages sont, comme il se doit, très expressifs avec leurs bouilles habituellement ahuries. Les décors demeurent, pour leur part, généralement soignés. Les conventions héritées du septième art sont respectées : la prairie et les canyons sont captés en panorama et les visages grimaçants sont filmés en gros plan. Bref, l’illustrateur a su mettre son talent au service du projet.

Sans se montrer déplaisante, cette bande dessinée ne remplit pas tout à fait ses promesses.

Moyenne des chroniqueurs
5.0