Carambolla 1. Sang noir

U n homme se réveille dans un port très animé. L'esprit encore confus, il déambule à la recherche de repères, sous le regard indifférent des individus qui s'agitent autour de lui. Seule une petite bestiole a remarqué ce naufragé qui erre, solitaire. Elle se faufile au ras du sol et chuchote à l'oreille de sa maitresse l'arrivée de l'étranger. Intrus ou sauveur ?

Barbara Baraldi et Emiliano Tanzillo livrent avec Sang noir une histoire qui reste relativement obscure pour le moment. Les nombreux faits présentés n'offrent que peu de certitude quant aux liens entre les différents personnages et leurs motivations : une prophétie annonçant un terrible fléau, un peuple soumis à un tyran qui s'approprie toutes les richesses, des opposants en colère, un inconnu avec d'étranges pouvoirs, une sorcière et un arbre sacré. Tous ces éléments sont livrés d'un seul tenant, les auteurs passant de l'un à l'autre sans transition et sans connexion flagrante. De ce fait, il est sincèrement difficile de se laisser happer par ce scénario opaque.

Pour la première fois aux crayons, Emiliano Tanzillo offre aux lecteurs une jolie partition. Son style semi-caricatural se révèle relativement agréable avec un trait fin, légèrement enlevé. Les décors, les costumes, la faune et la flore sont inventifs, proposant ainsi un univers déjà bien à part. Si le découpage reste sage, les cadrages mettent en valeur les moments de tension et ceux plus contemplatifs. La colorisation sépia avec ses quelques touches de rouge accorde un petit côté médiéval/antique qui correspond parfaitement au monde créé ici.

Si le graphisme de Carambolla séduit aisément, le scénario convainc moins, la faute à un récit trop nébuleux pour cette entrée en matière. Au lecteur de décider de continuer ou non l'aventure.

Moyenne des chroniqueurs
6.0