Le dossier Thanatos Le Dossier Thanatos

1877, la découverte fortuite d’un cadavre dans les bas quartiers d’Édimbourg lance l’inspecteur principal Clayton McRae sur la trace de quelques esprits en mal d’âmes à tourmenter.

Voici la seconde collaboration entre Roger Seiter et Jean-Louis Thouard où il n’est plus question des Histoires extraordinaires d'Edgar Poe, quoique, mais des débuts d’un certain Conan Doyle…

Roger Seiter semble avoir un faible pour l’aristocratie anglaise ! Cette fois, il serait plutôt question d’Écosse et de vils bourgeois qui considèrent le droit de cuissage et les violences conjugales comme des prérogatives dues à leur rang. À travers le portrait d’une Angleterre victorienne où se croisent les itinéraires de petites gens, de gentlemen qui n’en ont que le nom, de policiers plus ou moins vertueux ou d’héritiers en quête d’une vengeance rédemptrice, le scénariste de Venise hantée (déjà !) s’attaque à des sujets plus que dans l’air du temps. Alors, parfois, le lecteur se trouve quelque peu désarçonné par la profusion de la mise en scène et le mélange des genres, mais sans toutefois aller jusqu’à se perdre. Cette confusion passagère peut momentanément être renforcée par le dessin de Jean-Louis Thouard qui n’aide pas toujours à s’y retrouver parmi les protagonistes, mais ceci n’est qu’un détail au regard de la qualité graphique de sa prestation. Avec ses personnages tourmentés et anguleux, un trait plus que marqué qui vient tantôt contenir, tantôt souligner, une colorisation superbe de variations et d’intensité, le dessinateur bourguignon crée une atmosphère qui tient autant du fantastique que du gothique.

Le dossier Thanotos conclut deux années de travail de jolie manière. Dense et intense, il sait jouer des genres et joindre l'utile à l'agréable en se basant sur les Contagious Diseases Acts et le combat de Joséphine Butler, pour évoquer des dérives, qui - sous une forme différente - persistent encore près de cent cinquante ans plus tard !

Moyenne des chroniqueurs
7.0