Révolutionnaires ! 1. Les Princes Misère

S eptembre 1792, quelque part en Bretagne. Des bandits tuent la comtesse de Montencourt. Sa fille, Célénie, réussit à s’enfuir ; elle se réfugie à Nantes, chez son oncle le marquis de Valoire. Elle découvre toutefois qu’il est le commanditaire de l’attentat. Dorénavant sans famille, elle trouve refuge auprès d’un groupe de gamins vivant dans la rue. Elle doit maintenant se soustraire aux sbires du frère de son père, puis revendiquer son héritage.

Les Princes Misère constitue le premier tome de Révolutionnaires !, une nouvelle série signée Régis Hautière. La Révolution, c’est connu, présente un affrontement entre la noblesse et les roturiers ; le récit de l’auteur de La Guerre des Lulus adopte une tout autre position : le noble s’acoquine avec le petit peuple pour tenter de mettre la main sur la fugitive, laquelle s’associe à un trio de gavroches pour lui échapper. Bref, ce sont les grands contre les petits. Et tant pis pour Liberté, Égalité et Fraternité.

Il n’y a aucun temps mort dans cette nouvelle. Le rythme est enlevé et les revirements de situation sont nombreux. Cette multiplication des scènes permet à chacun des protagonistes de se faire valoir. En terminant cet opus initial, le lecteur a une juste compréhension des traits de caractère des principaux personnages, lesquels sont attendus dans Le grand désordre de l’an 1.

Le dessin caricatural de Xavier Fourquemin se marie bien au propos. Dans ce scénario rocambolesque, les acteurs, principalement les méchants, ont des tronches incroyables. L’artiste se veut cependant plus gentil avec les enfants, lesquels dégagent beaucoup de charisme. Cela dit, dans tous les cas les comédiens apparaissent très expressifs. L’histoire propose en outre une découverte des vieux quartiers de la ville, tels qu’ils étaient il y a deux siècles et demi.

L’album inclut un dossier de sept pages à l’intention des jeunes curieux souhaitant mieux comprendre les tenants et aboutissants de la Révolution française.

Une série qui devrait plaire, en particulier, aux préadolescents.

Moyenne des chroniqueurs
7.0