Les futurs de Liu Cixin 5. La perfection du cercle

L ’empereur Ying Zheng de Qin se voudrait immortel pour pouvoir unifier le monde ! Jing Ke le lui promet. Encore faut-il être en capacité de percer le secret de la suite décimale qui préside à la perfection du cercle…

Voici donc le cinquième opus de la série chorale que Delcourt consacre à l’auteur de science-fiction Liu Cixin et, une fois n’est pas coutume, La perfection du cercle plonge, en un récit prophétique, non pas dans le futur mais dans le passé !
L’art de l’écrivain chinois est, au travers de situations en apparence banales, de prendre la science à son propre jeu et de l’entraîner sur des sentiers inusités. Ce faisant l’intérêt de chaque album réside principalement dans la manière dont les différents scénaristes déclinent l'histoire qui leur est confiée.

La perfection du cercle est l’occasion pour Liu Cixin de parler de portes logiques et d’imaginer la préfiguration du premier ordinateur, en 227 avant J.C. ! La principale difficulté pour Xavier Besse est de (re)transcrire simultanément la dimension technique et historique de la nouvelle et ce de façon didactique autant que ludique, afin que la lecture de l’album relève plus du divertissement que du cours de logique booléenne ! En soi, le pari est plutôt réussi et malgré les quelques explications scientifiques afin de donner un minimum de crédibilité au récit – Liu Cixin part toujours de faits scientifiquement avérés -, Xavier Besse délivre un registre graphique qui sait rester dans le figuratif même pour rendre compte de l’abstraction informatique. Son dessin, travaillé à la mine B, encré à la Carbon ink, puis mis en couleur aux acryliques et à l’aquarelle à même la planche, sait se mettre discrètement mais sûrement en valeur.

La perfection du cercle est le dernier titre en date de cette collection qui permet de découvrir un auteur majeur de la science-fiction contemporaine. Prochain rendez-vous pour les amateurs du genre : Proies et prédateurs.

Moyenne des chroniqueurs
5.0