Inferno (Pinard/Crespin) 2. Coastal Command

A utomne 1943, un groupe de pilotes arrive à la base de Banff, en Écosse. Commence alors l’entrainement sur le tout nouveau Mosquito FB MkVI, puis suivent les missions. Les militaires n’ont pas froid aux yeux et l’ennemi allemand n’a qu’à bien se tenir. Au fil des expéditions, ils canardent avions, navires et sous-marins. Un tel métier n’est toutefois pas sans risques, par exemple un bain forcé dans les eaux glacées de la Mer du Nord.

Antoine Crespin apparaît seul aux commandes de ce second tome d’Inferno. L’homme aime son sujet et il ne fait nul doute que les « aviophiles » salueront sa proposition. Ils se réjouiront d’apprendre que le chasseur-bombardier accueille quatre canons hispano-suiza de 20 mm, une mitrailleuse de 7,7 mm, huit roquettes, sans oublier une option pour une torpille anti-navire de 450 mm. Rien de moins.

Le lecteur lambda reste pour sa part un peu sur sa faim en découvrant cet album qui s’affiche avant tout comme un enchainement d’affrontements aériens ponctués de segments à la base où les paladins fraternisent et draguent secrétaires et infirmières. En fait, se dégage une certaine froideur de cette saga où le personnage est une escouade. Il manque un véritable rôle principal, un héros, avec ses qualités et ses défauts, auquel le bédéphile s’attacherait, dans les airs et sur terre.

Le dessin témoigne d’une belle maîtrise de la tablette graphique. L’artiste travaille souvent à partir de photos, mais s’assure d’uniformiser son trait. Les illustrations se veulent hyperréalistes, quand l’illustrateur représente un zinc, personne ne doute que chaque boulon est à sa place.

L’auteur a fait ses recherches et maîtrise son propos. Il adore les aéronefs et prend visiblement plaisir à les croquer dans tous les contextes et toutes les positions. Peut-être aurait-il besoin d’un copilote pour injecter une dose d’émotion dans ses récits.

Moyenne des chroniqueurs
5.0