Amanda Sparks 1. Enquête à Las Vegas

Être trimballée d’avions en hôtels, passer ses soirées seule avec son furet, ne jamais voir ses parents trop occupés : Amanda en a marre et le fait savoir. Manque de pot, il est hors de question qu’elle reste en arrière alors que sa mère, la célèbre Bonnie Sparks, rejoint le tournage d’un film à Las Vegas. Pestant contre cette destination, la gamine, fervente écologiste, doit pourtant suivre le mouvement. Quand elle surprend une étrange conversation de son père avec un inconnu, sa curiosité s’éveille. Dès le lendemain, elle cherche à percer le mystère, en commençant par semer son nouveau baby-sitter.

Parler vif, caractère bien trempé, couettes afro plantées de chaque côté de sa tête juvénile : attention, la voici, c’est Amanda. L’héroïne adolescente aux préoccupations environnementales incarne l’aventurière nouvelle génération destinée à entraîner dans son sillage les jeunes lecteurs d’une dizaine d’années. N’ayant pas froid aux yeux, prête à tout pour faire éclater la vérité, mais aussi amusante, elle rappelle un petit peu quelques illustres prédécesseuses littéraires et de dessins animés (les Fantômette, Alice ou la délicieuse Marinette/Ladybug de Miraculous, - les pouvoirs magiques en moins), voire, dans une certaine mesure, la pétillante Yasmina imaginée par Wauter Mannaert, dont elle partage le goût pour la cause écologique. Même le fidèle compagnon poilu – et mélomane - s’inscrit dans l’air du temps, puisque l’Empereur (tel est son nom) appartient à la catégorie des NAC.

Vraiment, Séverine Vidal a inventé un sacré brin de fille comme figure principale d’une série fleurant bon l’aventure et l’humour. Les premières pages donnent d’ailleurs le ton de ce récit vitaminé et riche en rebondissements. Après des présentations tout sauf fades, l’envol pour Las Vegas est immédiatement suivi par des péripéties diverses dans la ville. Rencontres, pérégrinations urbaines, passage dans les studios, la visite de la ville fait virevolter d’un lieu à l’autre, à la poursuite de Philémon, le paternel, puis d’une drôle de femme. L’exploration prend le pas sur l’enquête, du moins durant une large partie de l’album, avant que l’action s’accélère dans le dernier quart. Toutefois, cette poursuite fournit l’occasion à la dessinatrice Auriane Bui de déployer son talent dans la composition des planches, en jouant notamment avec les décors de carton-pâte, les mille et unes fontaines, statues et autres éléments architecturaux plus ou moins kitsch présents à chaque coin de rue. Soutenu par un trait arrondi et expressif, l’ensemble se révèle plutôt réjouissant.

L’amusement et la détente sont au rendez-vous du tome initial d’Amanda Parks, ce qui est suffisant pour passer un bon moment et donner envie de découvrir la suite.

Moyenne des chroniqueurs
6.0