No Zombies 1. Le livre de Joseph

P rogressivement, il revient à lui. Alors que le produit fait doucement son travail dans son corps et le ménage dans son esprit, la mémoire lui fait revivre les conversations avec son fils, les Noël festifs, les quelques moments de bonheur... Après trois ans de chaos, les choses semblent enfin tourner en la faveur de l'humanité consciente : individu par individu, âme par âme. Ils sont un petit groupe de volontaires et vont de refuges en villages pour répandre la bonne nouvelle et enseigner les gestes corrects : ils auraient trouvé un vaccin.

Walking Dead est peut-être terminé mais les histoires sur le thème cher à Monsieur Roméro sont loin d'agoniser. Olivier Péru propose une série issue d'un univers qu'il a déjà créé lors de Zombie et Zombies nécrologies. Quel est le postulat ? Au lieu de fuir les marcheurs morts, les survivants les capturent, enfin, les plus frais, et leur inoculent un remède. Ce qui est intéressant et plutôt éloigné de ce que le lecteur a pu se mettre sous la dent auparavant est que, au lieu de supprimer ou de fuir les monstres, les hommes veulent les sauver. Le problème est que tous ne sont pas d'accord. Ce premier tome montre les difficultés rencontrées par l'unité d'anciens mordus pour supprimer la suspicion qu'ils suscitent et faire changer les mentalités. En parallèle, il y a la quête personnelle du chef Joseph pour retrouver son frère. Les flash-back des personnages permettent de mieux les connaitre et, au final, avec ce scénario rythmé et bien cadré, l'auteur réussit à captiver et renouveler l'intérêt pour un sujet à priori éculé.

Eugéniy Bornyakou possède un style réaliste de facture classique. Benoît Pellac l'assiste pour le story-board avec des plans dynamiques et variés, créant de belles perspectives, notamment dans les scènes d'action. Habillées de couleurs lumineuses, les planches se suivent et ne se ressemblent pas. Pour une première collaboration, c'est une réussite car le plaisir de lecture est au rendez-vous.

Abordé sous un angle sensiblement novateur et doté d'une partie graphique tout à fait honorable, No zombies propose un début prometteur. Affaire à suivre...

Moyenne des chroniqueurs
6.0