No Body 7. Épisode 3/3 Le Berger

S équence d'ouverture : la prison Regina Coeli, les détenus réclament une télévision pour suivre la compétition de football, un divertissement qui permet de détourner l'attention du peuple des véritables problèmes du pays. Cela, les dirigeants l'auront compris depuis longtemps. D'autres également. En effet, sur le terrain, un tout autre jeu se déroule en parallèle de la partie de balle : une remise de rançon. Un photographe est arrêté, que va-t-il pouvoir révéler au commissaire Sordi ? Y a-t-il un lien avec l'enlèvement de la petite Gloria ?

Christian De Metter continue de distiller le suspense et de jouer avec les nerfs de ses protagonistes dans cette série parfaitement orchestrée. La dimension politique prend de l'ampleur, constituant un fond solide et riche pour l'époque et le cadre choisis, les années soixante-dix italiennes. L'intrigue est donc complexe, il faut l'avouer, mais le scénariste, qui a de la bouteille, emploie une narration linéaire qui tient la route, sans détour. Il n'hésite pas à malmener ses personnages complexes et torturés. L'écriture, sèche et efficace, colle à ce scénario sans compromis qui emmène le lecteur sur des chemins multiples où les rebondissements ne cessent de surprendre : une classique histoire de rapt d'enfant se transforme en un écheveau entremêlant passé et présent, jeu de dupes et secrets honteux. Chaque individu ayant sa part de responsabilité, la boucle est bouclée. La tension augmente en même temps que la violence, les révélations dévoilent le schéma dans son entier pour un final amer.

Le graphisme participe entièrement à l'immersion dans l'atmosphère très particulière que l'auteur recherche. Toujours proche du cinéma, il maîtrise l'art du cadrage, du rythme et des dialogues. L'ambiance sombre et oppressante est retranscrite par la colorisation, enrichie d'une trame au crayon qui apporte de la texture et de la densité.

Les bergers : clap de fin pour cette deuxième saison passionnante et intrigante, impeccablement menée par un maître du polar. Si la qualité se maintient, à quand la prochaine ?
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Moyenne des chroniqueurs
7.0