Saotome - Love & Boxing 1. Volume 1

C oqueluche de son établissement et de sa ville, Yae Saotome doit bientôt participer à une finale très attendue de boxe. Pourtant, ses pensées sont focalisées ailleurs : précisément sur Satoru Tsukishima, le lycéen dont elle est amoureuse et auquel elle vient de déclarer sa flamme. Abasourdi, l’adolescent n’ose pas y croire, mais reçoit la bénédiction de leur entraîneur, sous la condition que la relation reste secrète. Un défi de taille que les complexes du garçon et l’hypersensiblité de la jeune fille tout en muscles ne facilitent pas.

Associer le noble art à une romance juvénile, voici la toile de fond du récit concocté par Naoki Mizuguchi dans Saotome – Love & boxing, dont les deux premiers tomes sont parus chez Doki Doki en juin 2021 (la série en comptera dix). Comme toute bonne comédie en milieu scolaire, le lecteur rencontre des héros dotés de singularités qui les rendent rapidement attachants. Ici, le couple semble d’emblée mal assorti et se caractérise par sa maladresse, ainsi que par l’inversion des rôles (une demoiselle plus imposante que son partenaire). Les réactions souvent excessives du duo ne manquent pas de faire sourire avec indulgence, tout en caractérisant bien ce que peuvent être les amours adolescentes, où chaque partie se cherche à tâtons. Par ailleurs, le sport figure également en bonne place dans l’histoire, ce qui se traduit par des séquences de combat et d’entraînement. Celles-ci apportent de la matière au propos que ce soit par rapport à la seule compétition ou quant aux conséquences de l’idylle sur le moral de l’athlète. En cela, l’approche de la mangaka se révèle assez proche de la réalité, de même que lorsqu’elle donne à mesurer le poids des espoirs qui reposent sur les épaules de son personnage féminin.

Le graphisme qui accompagne la narration se caractérise par un trait souple et de bonne facture. Il restitue de façon convaincante les émotions des principaux protagonistes – notamment leur embarras – au moyen de nombreux gros plans sur les visages que viennent parer les classiques codes visuels des joues rougissantes, larmes pointant au coin des yeux et autres gouttes de sueur. Toutefois, le regard s’attarde plutôt sur les cases ciblées sur l’action, lorsque Yae s’adonne à la boxe, court, saute, car l’artiste y déploie une appréciable capacité à rendre le mouvement. Un point positif qui fait oublier quelques perspectives moins réussies ou encore le peu d’éléments de décor.

Un début de série efficace et qui procure un agréable moment de détente. À suivre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0