Sweet Jayne Mansfield Sweet Jayne Mansfield 1933-1967

H er name is Jayne... and she’s blond !

Glénat complète sa collection 9 ½ et confie la biographie de l’une des peroxydées les plus explosives du 7ème Art à Jean-Michel Dupont pour le fond et à Roberto Baldazzini pour les formes.

Sweet Jayne Mansfield retrace la vie de cette star de la constellation Hollywood qui, dans sa quête effrénée de la célébrité, devint la prisonnière de rôles mettant plus en valeur sa plastique que ses réels talents d’actrice.

Curieuse destinée que celle de Vera Jayne Palmer dite Jayne Mansfield, femme obstinée, indépendante et intelligente. Au lieu de cultiver une image de femme fatale, elle préféra se forger une réputation de sex-symbol où le kitsch et les choix douteux semblent l’avoir emporté. Pour s’attacher à l’histoire de celle qui, dans l’ombre de Monroe, fut souvent réduite à trois chiffres anthropométriques, Jean-Michel Dupont se sert d’une voix off pour tracer le fil narratif d’un récit où se mêlent inextricablement vie publique et privée. En œuvrant de la sorte, il s’emploie à faire découvrir les diverses facettes d’une personnalité ambigüe autant qu’insaisissable et évite les pièges de l’hagiographie voyeuriste ou de la cinéphilie analytique. Jayne Mansfield semble avoir fait de sa vie un show perpétuel qui lui aura permis d’exister, de subvenir en toute indépendance aux besoins de sa nombreuse famille et de s’assurer un train de vie dispendieux. Toutefois, ceci se fît au prix de concessions artistiques que d’aucunes ne lui pardonnèrent pas et lui firent payer durement.

Sur un sujet fait pour lui et à même de lui offrir un joli terrain de jeu tout en courbes et en bullet bra, Roberto Baldazzini délaisse curieusement la finesse et la sensuelle expressivité d’un trait faisant traditionnellement merveille, pour emprunter une ligne claire quelque peu marquée qui guinde ses personnages dans une rigidité pour le moins surprenante. Ce faisant, il désexualise l’égérie du pointy look et la rend ainsi plus accessible en la montrant sous un autre jour, loin de celui des projecteurs.

Comme pour Hedy Lamarr de William Roy & Sylvain Dorange, Sweet Jayne Mansfield tendrait-il à laisser penser que dans le Hollywood d’après-guerre, pour réussir, il valait mieux être belle plutôt que trop intelligente ?

Moyenne des chroniqueurs
6.0