Agata 2. Broadway

A près avoir quitté sa Pologne natale, Agata est accueillie à Chicago par la diaspora de son pays. Témoin d’un enlèvement, elle est à son tour kidnappée, le temps que le parrain new yorkais, Lucky Luciano, s’assure qu’elle se taira. Comme elle joue du piano et qu’elle a un joli brin de voix, le mafieux, qui s’est amouraché d’elle, lui ouvre les portes d’une boîte de nuit sous sa coupe.

Jazz, jeune femme naïve, mafia, politiciens véreux, cabarets, amour, ambition, manipulation, jalousie, rivalités et règlements de compte : tous les ingrédients sont réunis pour une bonne histoire de gangsters. Olivier Berlion ne réinvente pas le genre, mais la chronique est sympathique. La chanteuse, évidemment mignonne, est attachante et les truands ont, parfois, grand cœur. Ce deuxième tome apparaît comme un album de transition. Étrangement, la protagoniste obtient à peine plus qu’un rôle secondaire dans ce qui se révèle un récit choral ayant pour cadre le New York interlope d’il y a près d’un siècle. Le lecteur s’étonne du reste de la voir si facilement et rapidement faire son chemin dans le monde du spectacle. À quelques occasions, l’action se déplace en Europe où son père confronte son ancien amant. Ces épisodes semblent un peu inutiles, à moins qu’ils ne trouvent leur sens dans un prochain opus.

Le propos est soutenu par un agréable dessin réaliste en phase avec le scénario. Comme il se doit, les dames sont magnifiques et les méchants, tirés à quatre épingles, ont des mâchoires carrées comme une liasse de billets de banque contrefaits. Enfin, les décors de la métropole américaine sont très soignés et leur colorisation en demi-tons traduit parfaitement l’ambiance de la grande dépression.

Un feuilleton plutôt plaisant, inscrit dans une époque singulière.

Moyenne des chroniqueurs
6.0