The resistance 1. The Resistance

L e virus XV1N1 s'est répandu comme une traînée de poudre. Avec des taux de contamination et de mortalité jamais vus, il fait quatre cents millions de morts en quelques mois, sans que personne ne trouve de remède ni ne sache d'où il vient. Pis, il disparaît sans explication laissant ce qu'il reste d'ordre mondial dans l'expectative d'une nouvelle flambée...

Cela vous rappelle quelque chose ? C'est totalement fortuit, la préface le précise et cela est sans doute vrai. Toutefois, difficile de ne pas rapprocher les faits de l'actualité. Surtout que le traitement des rumeurs, des théories et de leur diffusion est réussi. Mais bien vite, l'histoire cale et se perd dans une direction pour le moins simpliste voire obscure. L'émergence d'une nouvelle caste, qui se veut, se pense ou s'espère élue et cherche à donner du sens à leur survie ou simplement faire fructifier les pouvoirs que celle-ci a entraîné représente le nœud de l'intrigue. Et si sur le papier cela aurait pu être prometteur, la réalisation n'est pas au niveau.

La faute à une narration bien trop hachée, s'appuyant sur de nombreuses ellipses temporelles qui, au lieu d'entretenir le suspense en délivrant les informations façon puzzle, rendent la lecture décousue. Ce sentiment de construction alambiquée est renforcée par l'utilisation abusive de bulles décorrélées de ce que les planches racontent. Si l'artifice narratif est connu en bande dessinée il est ici employé trop systématiquement et la mise en rejet de la description ou des pensées sur la planche suivante lasse quelque peu. La prestation de Mike Deodato Jr. pourrait compenser, elle offre une belle immersion et garantit la lisibilité mais les mises en couleurs, essentiellement l'œuvre de Frank Martin Jr. que Lee Loughridge vient épauler, teintent ses composition d'une touche de photo réalisme qui ne convaincra pas tout le monde.

Une bonne idée ne fait pas forcement une bonne histoire. The Resistance en est la preuve, malgré certaines qualités et le retour du créateur de Rising Star qui comblera les fans du scénariste.

Moyenne des chroniqueurs
5.0