La fête des Ombres 1. Tome 1

T ous les ans aux derniers jours de l’été, les habitants d’un village japonais accueillent les ombres, c’est-à-dire des personnes décédées. Chacune est jumelée à un vivant avec qui elle restera douze mois. Les défunts étant amnésiques, leurs hôtes souhaitent les honorer en découvrant qui ils sont. Ils forment un petit club social où ils s’entraident pour donner un nom aux spectres avant qu’ils ne s’évanouissent tout à fait. Naoko recueille l’un d’eux. Petit à petit, elle s’attache au ténébreux.

Dans La Fête des ombres, L’atelier Sentō (alias Cécile Brun et Olivier Pichard) signe une douce fable où il est question d’attachement et de séparation, de solitude et de solidarité, d’oubli et de mémoire, de la fin et du renouveau. Le récit est habilement structuré sur le cycle des saisons chaudes et froides, celui de la croissance des kakis et, surtout, la durée de la peine conséquente à la perte d’un être cher.

Graphiquement, la facture du projet apparaît hybride. Le format et le sens de la lecture demeurent franco-belges, mais le traitement des personnages aux yeux immenses relève davantage du manga. Les acteurs ont d’ailleurs tendance à surjouer, comme c’est souvent le cas dans les bandes dessinées nippones. Le dessin, semi-réaliste et riche de détails, se montre agréable avec ses teintes feutrées.

Une réflexion intelligente et sensible sur le deuil et le souvenir de ceux qui sont partis.

Moyenne des chroniqueurs
7.0