L'espion de César 2. La chienne d'Hadès

L e peuple de Rome crie à la famine. Le blé, en provenance d'Égypte, ne parvient plus jusqu'à la cité. Quelle en est la raison ? Manœuvre politique aux fins de destitution, piraterie ? César, occupé à conquérir la Gaule, ne peut se résoudre à éclaircir lui-même la chose. C'est à Coax, son espion attitré, que revient la tâche de mettre un terme à cette privation et pénurie de matière première. Pour y parvenir, l'ancien gladiateur devra se faire discret pour tenter d'identifier au plus vite qui se dissimule derrière cette vilaine manigance.

La Chienne d'Hadès est le second volet des aventures du géant gaulois, fruit de l'imagination de Jean-Pierre Pécau. Avec les protagonistes qui arpentent ses scénarii, comme souvent et à son crédit, l'auteur aime se servir de leurs différences et des paradoxes qui composent leurs existences. Les rencontres ainsi que les confrontations sont sources de rapports passionnants voire, en fonction des évènements, explosifs. Cet ouvrage ne déroge pas à la règle, bien au contraire, car passées les présentations et les parcours de chacun largement évoqués dans le premier tome, il est maintenant temps de laisser la place à une intrigue clairement définie. « Explique-moi comment est-ce possible que les greniers de Rome soient vides ? » L'interrogation du stratège et tacticien est légitime et suscite l'inquiétude, des tensions sociales et guerres civiles semblant inéluctables. Ou presque. Car l'espoir subsiste et repose sur les larges épaules d'un barbare étranger devenu l'atout principal d'un des plus puissants hommes d'État du dernier siècle de la République romaine. Une narration bien « aiguisée » permet au récit, qui est mené - toutes proportions gardées dans la nature des investigations -, telle une enquête, d'être suffisamment équipé et digne d'intérêt pour atteindre son objectif. Celui de transporter et de plaire !

Au diable les décors et les arrières plans ! Ce sont les personnages de Max Von Fafner qui s'imposent en prenant une part prépondérante dans ses cases. Quant aux détails qui viendront parfaire l'immersion, il faudra aller les dénicher dans les costumes d'époque tels que les cingula ou les toges viriles. Pour fignoler l'effet, de jolies prises de vue en surplomb ou à plat ventre, suppléées par un panel de couleurs restreintes et ternes, assurent un visuel toujours aussi satisfaisant.

L'Espion de César confirme les premières bonnes impressions en apportant de l'épaisseur supplémentaire à sa trame. Ave Lecteur !

Moyenne des chroniqueurs
7.0