Richard 1. Richard et les quasars

A aah Richard…, ce grand ami de Lapinot, si jovial et agaçant à la fois, toujours prêt à mettre les pieds dans le plat pour sa bonne cause : la rigolade. Ce personnage attachant et tellement amusant avait connu quelques aventures en solo, notamment Top ouf paru chez Dargaud, ainsi que des récits courts dans la revue morte-née Papier de Delcourt. Lewis Trondheim a rassemblé ces petites fables au sein de la collection Patte de Mouche de l’Association, où quatre tomes sont d’ores et déjà annoncés : Richard et les quasars, Richard et les fils d’Abraham, Richard au cimetière et Richard dans la salle d’attente. Amateurs de répliques qui tuent et de poil à gratter, réjouissez-vous !

Format et pagination réduit oblige, ces histoires se concentrent sur une ou deux situations du quotidien que l’impertinent héros démonte à coups d’insolence et de logique frontale. Si l’interlocuteur est, ne serait-ce qu’un petit peu, susceptible, la discussion se transforme immédiatement en une algarade pimentée et hilarante. Les dialogues sont brillants, la mise en image est bien vue avec des décors tramés qui rappellent Genèses Apocalyptiques, une des premières œuvres de l’auteur et, est-ce vraiment nécessaire de le répéter, l’humour et les saillies s’avèrent succulents. Et c’est sans compter que, mine de rien, Trondheim énonce publiquement plusieurs questions existentielles certainement importantes à ses yeux : pourquoi créer, les limites du militantisme ou la mort, par exemple.

Vingt-deux planches pour quatre-vingt-huit cases, chacun de ces albums à la limite du jeu formel offrent d’excellents moments de lecture tordante et pleine d’esprit. De plus, comme rien n’est jamais gratuit - surtout pas les rires -, deux ou trois vérités en profitent pour se glisser afin de souligner quelques absurdités ou dérives sociétales de notre temps.

Moyenne des chroniqueurs
7.0