Victor Billetdoux 0. La Pyramide oubliée (1976) - Version…
A
rtiste discret et attachant à la carrière bien trop courte, Pierre Wininger (1950 – 2013) avait su toucher nombre de lecteurs du magazine Okapi au début des années quatre-vingt avec Nicéphore Vaucanson. Son intense activité d’illustration et d’adaptation de classiques littéraires pour Je bouquine est également restée dans les mémoires. Avec un univers proche de celui de Jacques Tardi, mais adapté à un public plus jeune, il avait parfaitement capté l’esprit de son temps en proposant d’excellentes histoires campées quelque part entre les héros de Jules Verne et Indiana Jones.
Autre personnage marquant de l’auteur, Victor Billetdoux fut la porte d’entrée de Wininger dans le monde de la bande dessinée. Apparue au sommaire de Circus, cette proto-version de Vaucanson s’adresse à un lectorat un peu plus âgé et baigne dans une même atmosphère à la frontière du fantastique. Restés longtemps indisponibles, Les Aventuriers de l'Étrange proposent une nouvelle édition re-colorisée des trois volumes (La pyramide oubliée, Les ombres de nulle part et La nuit de l’Horus rouge) parus jadis chez Glénat. Petite surprise, une première version inédite de La pyramide oubliée est également proposée.
Pour rappel, ce récit mêlant égyptologie et machinations infernales avait été abandonné dans sa forme initiale avant d’être entièrement redessiné pour sa publication en album. Pas encore totalement abouti et souffrant d’un découpage erratique par moments, cette première œuvre s’avère néanmoins très intéressante à découvrir. Au-delà de certaines erreurs de débutant, le talent du dessinateur est déjà présent et remarquable. À cela s’ajoute un véritable sens pour l’aventure avec un grand A inspiré tant par Théophile Gautier et Gaston Leroux que l’âge d’or d’Hollywood.
Excellente initiative de « sauvetage » patrimonial, ce retour de Victor Billetdoux et de son auteur est à saluer. Passé outre une certaine nostalgie, ces péripéties enlevées s’avèrent réellement passionnantes à (re-)découvrir.
6.0
