La guerre des Lulus 7. Luigi

J anvier 1919, la guerre est terminée. Luigi et Lucien se rendent à leur orphelinat où ils espèrent retrouver Lucas et Ludwig. Ils découvrent un pays ravagé ; pour tout dire, il n’y a pratiquement que leur cabane dans les arbres, construite au tout début de leur aventure, qui a tenu le coup. Alors que l’armistice n’est pas encore signé, le ressentiment anti-allemands est vif, la camaraderie des deux garçons avec Franz, un jeune soldat, crée d’ailleurs des tensions.

Ce septième rendez-vous avec les Lulus (neuvième si on compte les deux volumes de La perspective Luigi) marque un nouveau départ. À l’origine, le projet avait pour objectif de raconter l’épopée des quatre orphelins, à raison d’un tome par année de conflit. L’histoire aurait donc dû se présenter en cinq ou six actes. La fin des échauffourées ne signifie tout de même pas un retour instantané à la normale. Régis Hautière l’a bien compris, c’est pourquoi il ramène une partie du quatuor là où tout a commencé, et c’est parti pour un deuxième cycle.

Ce chapitre initial apparaît toutefois un peu lent, comme si le récit avait du mal à se remettre en marche sur des bases différentes. Les héros prenant la route de la Flandre, tout porte à croire que les péripéties seront bientôt de retour, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Les similitudes avec les premiers albums sont frappantes : le lieu, dans le nord de la France, le refuge en hauteur où ils se sentent en sécurité, la bonne entente avec un militaire ennemi et, enfin, la rencontre annoncée avec Luce, la fille de la bande, qui prêtera du reste son prénom au prochain opus.

Le dessin caricatural d’Hardoc demeure très plaisant. L’auteur a su faire vieillir ses personnages qui, passant de l’enfance à l’âge adulte, ont forcément beaucoup changé, tout en étant aisément reconnaissables puisqu’il leur a, dès le début, donné des traits physiques caractéristiques. Les décors, généralement constitués de bâtiments partiellement détruits et de champs dévastés se révèlent, pour leur part, saisissants.

Une jolie série, profondément humaniste, sur l’amitié et la loyauté. Des personnages dont il fait toujours plaisir d'avoir des nouvelles.

Moyenne des chroniqueurs
7.0