Shy 1. Tome 1

D ésormais la paix règne sur la planète Terre et chaque pays possède un gardien pour veiller sur le bien-être de ses contemporains. Le Japon peut ainsi compter sur Teru Momijiyama plus connue du grand public sous le nom de Shy. Mais il est difficile de tenir un tel rôle lorsque vous n’avez que quatorze ans et que vous cultivez une timidité excessive…

Shy est un manga écrit et dessiné par Miki Bukimi. Misant visiblement sur ce nouveau titre, Kana sort les deux premiers volets coup sur coup en les accompagnant d’un coffret et de goodies.

Si les spécialistes feront le rapprochement avec My Hero Academia, le shônen de la jeune mangaka semble devoir s’en démarquer sur le fond en intellectualisant quelque peu le concept de super-héros, puisque les pouvoirs viennent de l’intérieur, du cœur, et chaque récipiendaire doit se les révéler à lui-même avant d’en faire usage. Cette situation s’accompagne pour la jeune Teru d’un questionnement existentiel qui lui complique sérieusement l’existence : Est-elle au-dessus des lois ? Pourra-t-elle sauver tout le monde et tout le temps ? Quelles sont ses responsabilités... ? Autant d’interrogations, somme toute récurrentes chez les super-héros, et qui servent ici de fil rouge à ces deux premiers opus. Parallèlement, les tenants du héros sous stéroïdes et adeptes de la manière forte resteront sur leur faim car Miki Bukimi a décidé, en femme qu’elle est, de féminiser le genre en apportant une note de charme et de gentillesse sans sexualiser outre mesure ses héroïnes. Reste la question de l'Âme damnée sans laquelle il n'existe pas de super-héros ! Dans une société d’où les conflits sont exclus (sans qu'il soit dit comment), le risque est grand de voir tous ces justiciers cantonnés aux rôles de suppléants pompiers, mais se serait sans tenir compte des conflits intérieurs qui animent tout un chacun…

Gentillet, plein de bons sentiments et bénéficiant d’un encrage soigné comme d’une belle lisibilité, Shy est cependant à réserver à un jeune public ou à ceux et celles qui ont su garder leur âme de pré-adolescent(e).

Moyenne des chroniqueurs
4.8