Eugénie et les Mystères de Paris 1. On a volé la Liberté !

P aris, 1885. Eugénie, 13 ans, vit sous la tutelle de son oncle, un policier de renom. Avec deux de ses amis, Charles un orphelin sans abri et Arthur, un apprenti-vitrier maltraité par son père, ils décident de fonder une agence de détectives qui aura pour but de tenter de résoudre les mystères qui semblent s'accumuler dans la capitale. Retrouver des chats perdus ou mettre la main sur des chapardeurs de goûters ne les intéressent pas. Ils veulent une enquête à la hauteur de leurs ambitions. Celle de la statue de la Liberté, qui, à peine achevée, vient d'être volée !

Changement de décor pour Éric Summer qui s'était jusqu'à présent entièrement consacré à la réalisation de longs métrages d'animation. Le succès retentissant, il le rencontre avec Ballerina qui traite des conditions de vie et du rêve d'une orpheline pour devenir coûte que coûte une danseuse étoile. Ce sujet, qui visiblement lui tient à cœur, il l'explore à nouveau au sein de ce premier livre. Au côté d'une héroïne, il positionne un binôme de jeunes protagonistes dont les existences similaires et miséricordieuses vont venir accentuer considérablement la notion de compassion. De même, l'incorporation de quelques références historiques par l'intermédiaire de personnages incontournables ayant marqué cette période de révolution industrielle, ajoute un intérêt indispensable au récit. L'expérience cinématographique de l'auteur lui permet de structurer méthodiquement une trame dont la dépendance s'avèrera, au fil des pages, imparable. Humour, action, et surtout sens de la déduction détaillé, faciliteront la participation du lecteur à l'enquête, suppléés par le travail remarquable de Miriam Gambino au dessin. Son trait, précis et soigné, est particulièrement éclectique, s'adaptant avec aisance au rythme de l'histoire.

Avec On a volé la Liberté, début des aventures d'Eugénie et les mystères de Paris, la jeunesse devrait trouver de quoi s'identifier et s'évader tout en apprenant.

Moyenne des chroniqueurs
6.0